Catégorie : Personnel

  • Décès de Tamara

    Décès de Tamara

    Parfois on se souvient si bien de ses ami(e) de jeunesse que malgré les années qui passent sans se voir, on garde en soi un souvenir très vif d’un visage, et d’une personnalité.

    La camaraderie de classe, oui, fait vivre longtemps. On peut conserver certains détails sur les origines familiales – comme pour son père, acteur anglais très connu – mais on ne se souvient pas de tout.

    Aujourd’hui la mère de cette amie est décédée. Et je découvre ou je redécouvre que cette vénérable dame, née en 1919 dans l’ancien pays de Romanie, était une illustre danseuse, au Ballet Russe notamment. Tamara Tchinarova Finch avait beaucoup voyagé, danseuse, professeur de ballet, interprète – en Australie, à Paris, Londres et ces 12 dernières années en Espagne où elle vivait avec sa fille et ses chiens. Que la vie peut être riche, n’est ce pas Anita?

    Anita : Dear Martin – thank you so much. Very heart-warming at this difficult time.

  • Hommage à Lawrence

    Hommage à Lawrence

    Mis en ligne avec photos le 4/12/2021

    Cette réunion se veut simple. Si Lawrence en avait été responsable, il aurait voulu le strict minimum, en murmurant : « Oh un sac plastique de poubelle suffira, et surtout personne ne doit pleurer. » Qu’il nous donne maintenant la force de lui rendre hommage avec un recueillement sympathique et coloré – ce dernier mot, coloré, étant très symbolique.

    Je vais évoquer quatre aspects de sa vie, trop courte. Il n’avait que 62 ans. Notre plus jeune frère François se souvient qu’après ses études au Lycée Français de Londres, Lawrence avait postulé pour un poste de conducteur du métro de Londres. Notre père avait été horrifié et lui avait trouvé un poste de vendeur dans un magasin de vin et de bière. Ce fut sa première passion pour la viticulture et au fil de ces années il avait acquis une remarquable connaissance des cépages, des châteaux et des papilles gustatives d’une grande sensibilité.

    Plusieurs de ses anciens collègues qui travaillaient avec lui dès le début des années 70 sont avec nous ici. Je vous livre quelques anecdotes dont ils se souviennent. Lawrence à l’époque avait tout l’air d’un hippie barbu. Notre grand-mère maternelle l’appelait le « Jésus Christ » de la famille. Il tenait la boutique en s’appliquant à l’extrême, étiquetant les bouteilles sur les étagères avec une fine et belle calligraphie qu’enviaient ses collègues. La même application que pour l’étiquetage des ses centaines d’iris. Lawrence était aussi un farceur et bon-vivant. Plusieurs de ses collègues se souviennent qu’en arrivant un matin, une odeur très forte envahissait tout l’établissement. Il avait confectionné une soupe à l’ail. Ce n’est qu’en fin de matinée, qu’ils ont tous réalisé qu’ils n’avaient eu aucun client. La camaraderie se poursuivait aussi après la fermeture. Un soir à deux, ils avaient ‘descendu’ une bouteille d’un très bon Brandy. Ils ont été malades pendant trois jours.

    La collection entière des créations de Lawrence a été confiée à la Société Française des Iris et Bulbeuses, gérée par son président Roland Dejoux qui habite non loins du Trescols dans le Gers

    ‘Souvenir de Lawrence’
    LR15-60A : ‘Honey Oasis’ x ‘ ‘Yalda’ – AB, les pétales sont lilas sur des sépales lilas marqués violet au centre avec une bordure brune. La barbe est moutarde pointée mauve. Cinq boutons sur trois niveaux de floraison. Cet iris est nommé au souvenir de son créateur Lawrence Ransom qui a beaucoup produit de variétés arilbreds

    Roland Dejoux : « Après le décès de Lawrence Ransom, sa famille nous avait contacté pour évaluer ses semis en cours d’observation. Avec quelques juges internationaux de la Société Française des Iris et des Plantes Bulbeuses nous avons fait une sélection des variétés qui méritent d’être enregistrées.

    Ces cinq variétés dont les noms ont été choisi par la famille de Lawrence vous sont proposées à l’achat et les produits des ventes seront reversés à la SFIB :
    https://www.les-iris-de-laymont.fr
    https://www.les-iris-de-laymont.fr/cr%C3%A9ations-iris…/
    https://www.les-iris-de-laymont.fr/boutique »

    L’approche de cette chaine de magasins « Oddbins »était d’accueillir la clientèle avec les meilleurs vins et bières, et d’une manière très très personnalisée. Ils avaient un chat à qui une cliente apportait des poissons. Il y avait toujours une bouteille ouverte sur le comptoir. L’atmosphère correspondait à l’époque de la musique rock et populaire. Quand la chaine fut achetée par une grande multinationale, cela n’a pas du tout plut à Lawrence et beaucoup de ses collègues.

    C’est à cette époque que, de l’œnologie, Lawrence est passé à sa deuxième passion : l’horticulture et son amour des iris, en Lot et Garonne où notre père avait acheté le Trescols à Hautefage la Tour. Et malgré la terre très calcaire et inhospitalière, il a réussi au cours des années à devenir un des plus talentueux créateur de nouvelles variétés d’iris. Nous avons dès 1991 crée ensemble un site web iris.au-trescols.net qui offrait à la vente à une époque, près de 800 variétés, dont celles de sa création qu’il estimait être à la hauteur. Chaque année il « introduisait » (comme l’on dit) une petite dizaine de nouveautés, chacune avec un nom choisi après des jours, sinon des mois de réflexion. ‘Pachtoun, Nebbiolo, Eastern Dusk, Gladys Clarke – en hommage à une amie hybriseuses. Et puis pour nos petits-enfants qu’il affectionnait tant : Taina, Cloé, Manon. Sans doute je vais trouver dans son ordinateur une fleur qui s’appelle/era Alexandre. Il appartenait à la Société Française des Iris et Bulbeuses et à la Société Américaine des Iris. Je remercie beaucoup de ses membres qui nous ont envoyé leurs témoignages.

    M. Sylvain Ruaud, hybridiseur également, se souvient de leur première rencontre en 1983 : « C’était un jeune homme direct et sensible. Son côté bourru ne m’a jamais déplu et j ‘appréciait surtout sa franchise et son enthousiasme. Ce qu’il m’a dit de sa passion pour les iris n’a fait qu’accroitre ma sympathie. » Une autre connaissance me dit « Il était d’une gentillesse infinie. » et même sa pharmacienne : « Il était adorable. »

    Lawrence a commercialisé – mais il n’employait pas ce terme – ses fleurs de 1991 à 2015, avec des admirateurs inconditionnels en France mais bien au-delà : en Australie et aux USA. Ce dimanche dernier, il devait finir l’empaquetage d’un lot de rhyzomes, plus de 250, qu’il donnait, oui donnait gracieusement à un ami au Texas. Ce paquet, Nicolas et moi l’avons complèté pour lui et il partira demain.

    Troisième grande passion de Lawrence, la photographie. D’abord ces vues méticuleusement cadrées de ses créations, et dont les couleurs devaient être rigoureusement fidèles, puis des insectes et nuisibles contres les quels ils se battait, puis de la nature environnante. Ces collines et champs du Lot et Garonne qu’il découvrait seul – mais surtout en faisant des randonnées avec un groupe d’amis dont certains sont là aujourd’hui. Ma femme Paulette et moi faisions aussi régulièrement de la randonnée avec un groupe de Penne et c’est que très récemment que nous avions déduit que Lawrence en faisait aussi. Il nous l’avait pas dit. Et jusqu’à hier, j’ignorais les membres de ce groupe.

    J’oubliai deux autres grands intérêts : la compagnie de ses perruches, et sa passion pour les abeilles : il avait eu des ruches quand il avait la vingtaine, il en a eu également au Trescols et partageait cet amour avec l’oncle Raymond.

    Merci à tous ceux qui ont soutenu Lawrence ces derniers mois. Il avait appris qu’il avait des nodules cancéreux aux poumons. Son traitement spécial avançait, semble-t-il, avec de bons résultats. Il devait prendre connaissance de ses derniers examens lundi dernier. Nous avons alors appris à apprécier Lawrence d’autant plus qu’il parlait plus librement, de sa santé mais de tous les sujets, qu’il semblait se libérer de son isolement apparent. Il blaguait sur l’actualité, et la semaine dernière taquinait François sur les mérites ou non des produits et des habitants des pays de nos origines, la France et l’Angleterre.

    Mes derniers mots concernent le dimanche de son départ. Nous avions organisé une fête, un repas de famille. Il était venu me voir le matin alors que j’arrangeais les tables. Je devinais ce qu’il allait me dire : « Martin, je ne vais pas manger avec vous, je me sens faible, et j’ai des iris à expédier. » Et il se retirait dans sa maison et son atelier d’iris. Je ne m’attendais pas à le revoir, et à devoir m’en excuser auprès de la famille.

    Quelle ne fut ma surprise de le voir apparaître, venant vers moi au moment de l’apéritif, son appareil Nikon en bandoulière, pour dire : « Je viens quand-même dire bonjour à tout le monde. » Il venait dire « hello », et à peine une demi-heure plus tard, il tombait à la renverse. Son cœur lâchait. C’était sa manière de dire « Goodbye»… « Hello, Goodbye »

    Lawrence, toi notre frère à François et moi, trop discret, trop modeste, perfectionniste, artiste en horticulture, que Paulette et moi avons eu comme voisin à 30 mètres de chez nous pendant plus de 30 ans, tu nous manqueras énormément… ainsi qu’à la grande famille Ransom-Pichayrou-Guermont au Trescols, Aurélia et Jérome et enfants à Tokyo, Nicolas, Kele et leurs cariocas au Brésil… la famille du Lot et Garonne, et à tous les amis fidèles que t’es fait en Angleterre et en France. Bon voyage. Merci.

  • Solidarités Facebook

    Solidarités Facebook

    Réflexion postée sur FB il y a exactement 6 ans, le 15 novembre 2015 – après les attentats de Paris

    Les « solidarités tri-colores » de Facebook. J’ai failli le faire aussi. mais après reflexion et discussion, je souhaite expliquer pourquoi je n’ai pas enveloppé mon profil dans les couleurs de la France – comme l’ont fait beaucoup de gens inclus de chers amis que je respecte – dans cette opération initiée par FB « pour montrer (un) soutien à la France et aux Parisiens. » Pour deux raisons essentielles.

    La première parce que je pense que notre solidarité doit être entre peuples, entre toute l’humanité qui refuse de se laisser impressionner par des gens qui ont perdu toute notion eux du sens même du mot ‘humanité’. Ce n’est pas une question nationale qui ne concerne que des attentats à Paris, mais également des libanais meurtris il y a quelques jours, la centaine de chrétiens qui viennent d’être abattus au Kenya par des islamistes… etc. etc. (En passant, en a t’on parlé suffisamment?).

    La deuxième raison c’est qu’une manipulation préfabriquée à la Photoshop, trop facile à déclencher d’un seul click, c’est quasiment se mettre la tête dans le sable. C’est simpliste. Solidarité sans discussion, et éviter inconsciemment l’échange entre nous sur les questions fondamentales.

    Telles que les raisons de l’influence croissante de bipèdes comme nous qui sont prêts à sacrifier leurs propres enfants au nom d’une puissance d’inspiration politique et soi-disant religieuse; Et sur qu’est devenue notre propre société pour qu’on la haïsse autant? De réflêchir aux réelles valeurs que nous voulons défendre face à ces fanatiques? Devraient-elles êtres celles de la « puissance », de l’égo ou de « l’argent roi, » – ou au contraire celles de l’amour, d’une paix intérieure pour chacun et du respect de la vie, sous toutes ses formes?

    Enfin, après le choc et l’émotion, vient « la question d’actualité »: De quelle manière doit on réagir à de telles atrocités? Ghandi avait combattu les anglais en prônant la non-violence. Il avait réussi parce que son ennemi avait des valeurs de compassion. Ce qui n’est certainement pas le cas de l’adversaire d’aujourd’hui.

    Est-ce à dire que la seule solution est donc que la guerre « larvée » depuis des mois doit devenir une « guerre déclarée ouverte »? Et que certains affirment, comme Dominique de Villepin, qu’on ne pourra jamais gagner, et de plus qu’on regrettera plus tard d’avoir lancé comme en Afghanistan, en Irak ou en Lybie?

    Ne faisons pas les moutons sous une fierté de solidarité nationale! Osons affronter de vrais questions: doit-on vraiment sacrifier la santé d’Air France en attribuant des créneaux à Roissy aux compagnies du Golfe, simplement pour vendre des Rafale? Doit on accueillir des emirs du Quatar à nos stands dans les salons de l’armement parce qu’ils viennent soutenir nos entreprises en perdition – en ignorant que de tels pays fricottent avec l’Etat Islamique? Peut-on accepter que nos gouvernements passent sous silence l’attribution de la présidence d’une commission des droits de l’homme de l’ONU à un pays qui applique la charia?

    Non, je ne pense pas mélanger tout. J’essaie, moi-meme, de trouver des réponses qui me permettront de vivre avec espoir dans l’avenir, pour nos enfants, pour nous tous sur cette planète. Je prends donc mon Photoshop pour montrer MA solidarité avec notre monde.

  • “Ae fond kiss” de Ken Loach

    “Ae fond kiss” de Ken Loach

    C’est rare qu’en regardant un film à la télévision je suis enthousiasmé à un tel point que je veuille acheter le film en DVD, ou que je veuille l’imposer à des proches. Mais c’était le cas lors de la diffusion récente de « Ae fond kiss » de Ken Louch. Un chef d’oeuvre.

    (plus…)
  • Le lancement du satellite européen MetOp reporté de « plusieurs semaines »

    Le lancement du satellite européen MetOp reporté de « plusieurs semaines »

    European satellite on Russian rocket faces 2-month launch delay
    15:23 | 20/ 07/ 2006

    LONDON, July 20 (RIA Novosti) – The first launch of a new generation carrier rocket, Soyuz-2.1a, has been delayed for two months for technical reasons, a spokesman for the Federal Space Agency said Thursday. (suite…)

  • Ariane father figure dies

    Ariane father figure dies

    For all those who have closely followed the development and history of European space and particularly the Ariane rockets, the news will be felt with much sorrow. Hubert Curien, one of the principal artisans of the launcher has died, aged 80.

    (plus…)
  • La tortue mamifère (Lettre de Nicolas)

    La tortue mamifère (Lettre de Nicolas)

    Bon, hier à RFO Guyane, c’était une journée riche en travail et en apprentissage. Avec malheureusement une grosse erreur de ma part. (suite…)

  • Nicolas : Première visite à Saül

    Nicolas : Première visite à Saül

    Me revoilà revenu à Saül. Un voyage en avion au fin fond de la foret guyanaise pour un weekend riche en émotions. Vendredi l’un des rédacs en chef adjoint qui s’occupe de la logistique m’a donc déposé à l’aéroport de Rochambeau. Sur le chemin il m’a proposé quelque chose… mais j’en dis pas plus pour l’instant. (suite…)