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  • Vega C – Echec pour l’Europe

    Vega C – Echec pour l’Europe

    Note personnelle

    C’est également un échec de la « communication » dans ce secteur. En commentateur depuis Kourou de lancements j’ai vécu en direct de tels échecs. Mais c’était une autre époque. Nous étions alors dans une équipe directement dirigée par la société Arianespace elle-même. Une équipe bien encadrée, bien briefés, avec réunions de production, connaissant bien les procédures très strictes en cas d’incident en vol. Les commentateurs étaient également souvent des journalistes spécialisés dans le spatial, l’aéronautique ou le scientifique.

    La vidéo-transmission « RoadToSpace » de ce vol par la société « Superbossproductions » a démontré tous les dangers de la sous-traitance en communication de sujets aussi techniques. J’ai souffert en suivant une commentatrice qui n’avait aucune connaissance de la règle cardinale en situation de crise : ne pas chercher à en savoir plus, et se taire! On ne s’extasie surtout pas une nouvelle fois sur « un beau décollage » alors tout indique, pour un connaisseur, que ça mal se terminer.

    Décollage de la fusée Vega C, à Kourou (Guyane), le 20 décembre 2022. JM GUILLON / AP

    La perte de Vega C, un échec sévère pour l’Europe spatiale

    Les Européens se retrouvent sans solution à court terme pour lancer leurs satellites. La question d’autonomie d’accès à l’espace se pose d’autant plus que le lanceur Ariane 6 ne sera pas disponible avant 2024.

    Le Monde, article de Dominique Gallois, publié le 21/12/22

    Cruelle fin d’année et surtout sombres perspectives pour l’Europe spatiale. Son ambition de rester dans la course face aux Américains et aux Chinois est sérieusement remise en cause après l’échec du lancement de sa nouvelle fusée Vega C. Mardi 20 décembre, deux minutes et vingt-sept secondes après son décollage de la base de Kourou, en Guyane, ce lanceur qui devait mettre en orbite deux satellites d’observation Pléiade d’Airbus a quitté sa trajectoire en raison d’une baisse de pression de son deuxième étage. Selon la procédure standard, l’ordre de destruction de cette fusée a alors été donné. Les débris sont tombés dans l’océan Atlantique sans faire de victime.

    Une commission d’enquête indépendante sera mise en place a indiqué le président exécutif d’Arianespace, Stéphane Israël. Elle  aura « la responsabilité de mettre en évidence la cause de la défaillance et de proposer des actions correctives solides et durables pour garantir un retour en vol sûr et fiable de Vega C », a -t-il précisé. « Nous assumons pleinement la responsabilité de cet échec», a de son côté reconnu Giulio Ranzo, le patron de l’italien Avio, maître d’œuvre industriel de cette fusée.

    Cet échec fragilise Arianespace, qui risque de se retrouver plusieurs mois sans lanceur pour honorer ses contrats commerciaux. Jusqu’au début 2022, la firme européenne disposait d’une gamme de trois fusées, dont deux Européennes : la petite Vega, pour les satellites légers en orbite basse entre 300 et 2 000 kilomètres de la Terre, et sa grande sœur Ariane 5, pour de lourdes charges à placer en géostationnaire à 36 000 kilomètres. Elle complétait son offre avec des lanceurs russes Soyouz vers l’orbite basse, indispensables pour répondre à son carnet de commandes.

    Décalage

    L’année 2022 devait être celle du renouvellement de la gamme avec la mise en service de Vega-C, plus performante que le modèle précédent, et Ariane 6, un lanceur polyvalent pouvant couvrir à la fois l’orbite basse et le géostationnaire, à des prix 40 % à 50 % inférieurs à ceux d’Ariane 5 pour être compétitifs avec les fusées Falcon lancée par Space X, la firme d’Elon Musk. Mais rien ne s’est déroulé comme prévu.

    A commencer par Soyouz. A la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine, le 24 février, Moscou a décidé de stopper toute collaboration avec l’Europe et les équipes russes ont quitté Kourou. Plus question de lancer des fusées. Impossible pour Arianespace de transférer vers Vega C les satellites prévus sur les missions Soyouz, le plan de charge étant complet. Les clients privés se sont alors tournés vers d’autres sociétés de lancement. Ainsi, pour continuer à déployer sa constellation de satellites diffusant l’Internet haut débit, le français OneWeb a choisi l’Américain SpaceX mais aussi l’indien NewSpace India Limited.

    Le 13 juillet, le tir de qualification s’était déroulé sans encombre, ce qui rend plus déroutant encore l’échec du premier vol commercial

    Deuxième revers : Ariane 6. Dès les premiers mois de 2022, il est devenu certain que le calendrier prévoyant un vol dans l’année serait à nouveau décalé, lui qui avait déjà plus de trois ans de retard. En décembre, l’ESA a annoncé un premier tir de qualification pour le quatrième trimestre 2023, les vols commerciaux devant débuter l’année suivante. Ce nouveau décalage compromet le passage de relais entre Ariane 5 et Ariane 6. Il ne reste que deux fusées à lancer pour le programme Ariane 5. Les tirs sont prévus au premier trimestre 2023. Pendant plus d’un an, l’Europe ne pourra pas donc mettre de satellites en orbite géostationnaire.

    Et jamais deux sans trois avec aujourd’hui Vega C. Le 13 juillet, le tir de qualification s’était déroulé sans encombre, ce qui rend plus déroutant encore l’échec du premier vol commercial. Des conclusions de la commission d’enquête dépendront l’utilisation ou non des deux petites Vega restantes. Si le problème provient effectivement uniquement du deuxième étage, elles pourraient alors être lancées, car les deux fusées n’ont pas le même modèle de structure à ce niveau (Z 23 pour Vega et Z 40 pour Vega C).

    En attente

    Le défi est de taille pour Arianespace, qui doit impérativement assurer douze tirs de Vega C et vingt-neuf d’Ariane 6 pour respecter son carnet de commandes. La firme a déjà trois années pleines de contrats jusqu’à fin 2026, le plus important de ces contrats étant les dix-huit lancements pour déployer la constellation de satellites Kuiper d’Amazon visant à fournir de l’Internet haut débit depuis l’espace. Le moindre décalage lui sera préjudiciable et exploité par ses concurrents, que ce soit Space X, qui domine le marché commercial, ou les nouveaux entrants comme l’Inde.

    Dans l’immédiat, le risque d’incapacité de mettre en orbite des satellites pendant plusieurs mois pose la question de l’autonomie d’accès à l’espace des Européens, une question essentielle de souveraineté. Déjà, du fait du retrait de Soyouz, cinq missions sont en attente de lanceurs : deux pour les satellites de géolocalisation Galileo de la Commission européenne, deux pour l’ESA, et une pour le ministère français des armées.

    Difficile d’imaginer un satellite français de défense embarquer sur une fusée étrangère, tout comme ceux de Galileo, qui pourraient attendre, étant des satellites redondants. En revanche, en raison de son programme, le télescope Euclid de l’ESA, visant à étudier l’expansion de l’Univers au cours des dix milliards d’années, devrait partir avec SpaceX… Cette décision a été prise en octobre.

    Quelques semaines plus tard, le 23 novembre, changement de ton. Les trois principaux contributeurs financiers de l’ESA, la France, l’Allemagne et l’Italie, ont signé un accord réaffirmant le principe d’une préférence européenne pour les lancements dits « institutionnels », c’est-à-dire ceux menés au profit des agences spatiales nationales et européennes. Un accord qui risque de rester lettre morte faute de fusées.

  • Orion extraordinaire vidéo

    Orion extraordinaire vidéo

    J’ai constitué beaucoup d’images au cours de la mission Artemis. Mais, en émotion, rien d’aussi intense que cette vidéo exceptionnelle du retour de la capsule Orion.

    Les vues ont été prises en direct par les quatre cameras aux extrémités des panneaux solaires, des GoPro Hero 4 modifiées, et une à l’intérieur de l’habitacle.

    La vidéo a du être traitée de plusieurs manières – mise à l’échelle correcte, suppression de la compression, des artefact, mauvais plans et doublons. La première partie d’approche de la Terre est accélérée à 10000% et l’entrée dans l’atmosphère 600%

    Un travail d’orfèvre de Simeon Schmauß de la NASA.

  • Orion fabulous views

    Orion fabulous views

    Pages d’images d’une mission pionnière autour de la Lune

    Page en évolution constante, réunissant des images officielles de la NASA et de la mission Artemis-I, de scientifiques, de sites web spécialisées (notamment SpaceFlightNow) et de réseaux sociaux (notamment Twitter). Plus certaines découvertes et réflexions personnelles.

    Date : 7 décembre

    La date anniversaire des 50 ans depuis le départ de la dernière mission lunaire avec des astronautes.

    C’était Apollo 17 avec l’équipage de Gene Cernan, Harrison Schmitt, et Ronald Evans. Voici ce que Ron Evans a immortalisé en quittant la Terre, ce qu’il a appelé « le bille bleue« .

    Cette image est devenue pour les mouvements naissants des défenseurs de l’environnement un symbole de la fragilité de notre planète.

    Date : 7 décembre : La NASA publie des images en haute résolution prises lors du passage derrière la Lune. Wow !!

    Date : 14 novembre

    A 7H54 ce matin heure de Paris, en pleine nuit en Floride, le décompte de 48 heures à démarré pour le décollage, ou précisément nouvelle tentative de décollage de la fusée géante SLS avec sa capsule lunaire Orion, lancement prévue mercredi. Les responsables de la mission Artemis-1 doivent aujourd’hui vérifier que de l’isolation thermique touchée par la récente tempête ‘Nicole’ ne puisse pas se détacher lors de l’ascension. Photo « objectif Lune » de la NASA

    16 novembre

    C’est parti! Jamais deux sans trois. La troisième tentative de lancement de l’ensemble lanceur SLS, plus grosse fusée au monde, et sa capsule Orion, à laquelle l’Agence Spatiale Européenne a grandement contribué, a été la bonne.

    Décollage à 7H47 heure de Paris. La mission Artemis-I, inhabitée, est en route pour un petit tour « around the Moon and back »! Bravo!

    PS: La dernière mise à feu de l’étage supérieur a bien eu lieu et Orion est maintenant sur l’orbite nécessaire pour se circulariser autour de la Lune.

    Date : 16th November

    Emplacement des caméras sur Orion

    Date : 16 novembre

    Magnifique !! Orion en route pour la Lune nous montre d’où il vient. Camera placée à l’extrémité de l’un des quatres panneaux solaires. Au total Orion a 16 cameras.👏

    Et nous, là-bas, sommes aujourd’hui 8 milliards de Terriens !

    Vision future

    Date 20 novembre

    L’homme vivra sur la Lune avant la fin de cette décennie – oui, oui décennie! C’est la vision de Howard Hu de la NASA, directeur du programme Orion – capsule dont le premier exemplaire inhabité vole vers notre satellite. Il était interrogé aujourd’hui à la BBC. Il prévoit que des astronautes pourront circuler avec un véhicule, récupérer de l’eau au Pole Sud, et extraire des minéraux. Il en est convaincu – mais une vision néanmoins très très optimiste

    Date : 21 novembre

    « Juste avant la perte de signal du vaisseau Orion. Pas de données pendant presque 40 minutes. La Terre est passé derrière la Lune. Le survol au plus près de notre satellite se fera à environ 80km. Dans une quinzaine de minutes, une mise à feu de 2 minutes et demi mettra Orion dans une orbite dite rétrograde très elliptique pendant six jours s’éloignant à 48000km de la Lune. Wow! »

    Pale blue dot

    Date : 21 novembre

    « Soulagement ! Confirmation de l’acquisition du signal du vaisseau Orion après son passage derrière la Lune. Une mise à feu du moteur principal OMS a mis le vaisseau sur une nouvelle orbite elliptique le menant jusqu’à 48000 km de notre satellite.

    Il parcourra cette orbite pendant six jours. Au plus proche le survol s’est fait à près de 80 km de la surface de la Lune.

    Et nouvelles vues du petit point bleu de notre Terre, prise par une des cameras. Une nouvelle version de la fameuse image et citation du « pale blue dot » de Carl Sagan.

    Date: 5th December

    Lunar second close flyby on Monday 5th December: As NASA’s Orion spacecraft approaches the moon, this 60x time lapse video, shows the capsule adjusting its orientation and configuring its solar arrays for the return powered flyby engine burn. (The video is interrupted by flashes of Artemis mission logo)

    L’image de début est prise lorsque Orion est à environ 1000 km de notre Lune.

    Le mince croissant de Terre avant le passage d’Orion derrière la Lune

    Ce n’est pas un « fake », une illustration de l’imaginaire d’un graphiste, mais la réalité, photo prise par une des 16 caméras de Orion: Le mince croissant de Terre dans l’ombre de la Lune, la grosse masse de cette dernière et à droite, la capsule, avant son passage hier derrière notre satellite. (Le croissant de Terre « pointe » vers le Nord). Époustouflant. Image NASA Artemis-I (bien sur)

    Explications : « Earth is the crescent thing in the distance. The big grey thing is the Moon. The crescent in the foreground at bottom left is the Orion capsule. The red thing is part of a reflection inside the camera lens from the Sun.« 

    Date : 5 décembre

    Artemis I : La capsule Orion réapparaît de derrière la Lune ayant déclenché une mise à feu qui la met sur le chemin de retour vers la Terre – dont ses caméras voient le mince croissant de notre planète.

    NASA says : « We’ve completed our return powered flyby burn and are heading home! » (The red dot is not MARS, (haha!!) but an artefact, a « lens flare ».)

    Tweet de « VegasJake » : « Reality imitating Art« 

    Animation (répètée deux fois) de la mise à feu pendant 3:27 du Module de Service Européen pour remettre Orion sur le chemin du retour.

  • Philippe Baptiste : l’avenir avec le spatial

    Philippe Baptiste : l’avenir avec le spatial

    Programme spatial européen : « L’omniprésence de l’espace dans notre quotidien en fait un outil de souveraineté et un puissant levier de croissance »

    Dans une tribune au « Monde », le président-directeur général du Centre national d’études spatiales, Philippe Baptiste, rappelle les enjeux militaires, scientifiques et économiques du programme spatial européen, dont le budget doit être discuté les 22 et 23 novembre. Publié dans le Monde du 21/11/2022

     

    Nouvelle station spatiale chinoise, vols habités indiens attendus l’an prochain, premier lancement récent du Space Launch System (SLS) et retour sur la Lune de la NASA, décollages incessants du lanceur Falcon 9 de SpaceX pour mettre en orbite des milliers de satellites… Les grands programmes et les annonces se multiplient partout dans le monde.

    Dans ce foisonnement, quelle est la place de l’Europe ? C’est tout l’enjeu de la prochaine conférence ministérielle de l’Agence spatiale européenne (ESA) des 22 et 23 novembre prochains, qui décidera de ses financements pour les trois prochaines années.

    Rappelons qu’une part considérable de nos activités quotidiennes est directement liée à l’espace : télécommunications, géolocalisation ou météorologie, nous dépendons du spatial en permanence, et cette omniprésence en fait à la fois un outil de souveraineté et un puissant levier de croissance.

    L’accès européen autonome à l’espace permet à nos armées et à nos gouvernements de disposer de moyens satellitaires pour observer, écouter et communiquer de manière sûre. Les grands projets de constellations de télécommunications de l’Union européenne sont d’ailleurs essentiels pour compléter les dispositifs existants.

    Observation de l’Univers profond

    Grâce à l’espace, la connaissance scientifique ne cesse de progresser, allant de l’observation de l’Univers profond grâce à l’extraordinaire mission Planck ou, plus récemment, au télescope spatial James-Webb, jusqu’à l’appréhension des lois fondamentales de la physique avec notamment la mission Microscope, en passant par les expériences menées en microgravité par nos astronautes comme lors des deux dernières missions de Thomas Pesquet.

    Le spatial est enfin l’outil principal de mesure de la santé de notre planète. Les satellites, qui observent continuellement la Terre depuis des décennies, produisent des données cruciales pour étendre les connaissances liées à l’environnement et à la biodiversité, observer et comprendre les effets du réchauffement climatique, améliorer les modélisations mathématiques pour la météorologie et le climat, mais aussi irriguer les politiques publiques en matière de réduction des émissions et d’adaptation au dérèglement climatique.

    Au service de toute la société, le spatial incarne également une part de rêve et de confiance dans le progrès et dans la science, qui est au cœur du projet et de la vision européenne. Comme le disait le président de la République en mars à Toulouse, « nous, Européens, cultivons en effet une certaine idée de l’espace comme un regard décentrant sur le monde et sur la condition humaine, comme un bien commun qui doit être utile à tous ».

    Le champion européen

    Les investissements nord-américains ont toujours été bien supérieurs aux nôtres, mais, depuis soixante ans, la France et l’Europe ont choisi d’investir de manière ciblée dans le secteur. L’Europe est ainsi devenue un incontestable champion dans de nombreux domaines : les grands industriels français des télécoms remportent la quasi-totalité des appels d’offres ouverts dans le monde, le programme Copernicus d’observation de la Terre est un immense succès, Galileo permet à trois milliards d’utilisateurs de se positionner avec une précision inégalée, la France, avec le Centre national d’études spatiales (CNES), est à bord de toutes les missions américaines vers Mars.

    S’agissant des lanceurs, le développement d’Ariane-6 représente un enjeu stratégique pour l’Europe de première importance et ce nouveau lanceur, avant même d’avoir volé, connaît déjà un succès commercial exceptionnel qui en fait le seul véritable concurrent de SpaceX. Mener à bien le plus rapidement possible Ariane-6 reste donc une très grande priorité du CNES et de tous ses partenaires européens.

    Nos grands industriels nationaux, les équipementiers, les PME et les laboratoires publics représentent à eux seuls la moitié de l’activité spatiale européenne, avec plus de soixante-dix mille emplois ! Le futur se prépare aussi avec une nouvelle génération d’entrepreneurs, qui aborde le spatial avec de nouveaux outils et de très grandes ambitions. En France, c’est ainsi qu’une entreprise du « new space » se crée chaque semaine pour développer de nouveaux produits bon marché destinés au lancement de satellites, à la surveillance du trafic, à la production et à l’exploitation des données spatiales, etc. Il est essentiel que les agences spatiales se mobilisent pour soutenir efficacement ces nouveaux entrepreneurs et qu’elles les associent pleinement aux grands programmes spatiaux.

    Dans quelques jours, les ministres des vingt-deux pays européens de l’ESA vont décider des programmes et des financements de l’agence. C’est un moment crucial pour l’Europe et, en son sein, pour notre pays. La première ministre a annoncé, le 18 septembre, que la France allait consacrer 9 milliards d’euros au spatial dans les trois prochaines années, soit 25 % d’augmentation au regard de 2020-2022. Cet investissement considérable permettra au CNES de mener les programmes spatiaux de défense avec la direction générale de l’armement pour le compte de nos armées, de soutenir nos grands industriels comme nos start-up et de contribuer à des grandes missions scientifiques avec les agences américaines, japonaises ou indiennes. Il permettra également de financer, dans le cadre de l’ESA, les grands programmes structurants de la coopération européenne, en particulier en ce qui concerne l’observation de la Terre pour le climat.

    La France est au rendez-vous du spatial et elle sera au rendez-vous de la prochaine conférence ministérielle de l’ESA des 22 et 23 novembre.

    Philippe Baptiste est président-directeur général du Centre national d’études spatiales depuis avril 2021.

    « Cet enjeu d’Araine 6… véritable concurrent de Space-X » : la juxtaposition de termes semble être su la défensive et mérite sérieuse réflexion.

  • Artemis I : Scientific American

    Artemis I : Scientific American

    Artemis I Launches U.S.’s Long-Awaited Return to the Moon

    The first flight test of the world’s most powerful rocket will send an uncrewed spacecraft to lunar orbit and back. Article in Scientific American on 16/11/2022 by Nadia Drake

    Artemis I Launches U.S.'s Long-Awaited Return to the Moon
    NASA’s Space Launch System rocket carrying the Orion spacecraft launches on the Artemis I flight test, Wednesday, Nov. 16, 2022, from Launch Complex 39B at NASA’s Kennedy Space Center in Florida. Credit: NASA/Bill Ingalls

    KENNEDY SPACE CENTER, Florida—Taller than the Statue of Liberty, the ochre rocket thundered into the sky around 1:47 A.M. ET, cleaving the darkness with a searing column of crackling fire and sending shudders through the ground near Cape Canaveral, Fla. Bound for the moon, it carried an uncrewed space capsule and a bounty of scientific payloads. But its most profound cargo is a psychic slice of the “American Dream”—a promise that, at least in spaceflight, the U.S. remains exceptional, with capabilities, ambitions and achievements as yet unsurpassed.

    Tonight’s launch should have been a triumph. And in many ways, it was. But it also marked the culmination of a long, difficult and frustrating campaign to get a beleaguered rocket off the ground.

    Still, thousands of visitors jammed the roads near Kennedy Space Center, many vying for coveted shoreline spots to witness what can still be rightfully called one of the biggest spectacles in recent history: The launch of NASA’s Artemis I mission—the first flight of the agency’s massive new Space Launch System (SLS) rocket and Orion spacecraft. For some of the spectators, it was their third trip to see this rocket launch from Florida’s “Space Coast,” the storied epicenter of U.S. spaceflight where Apollo astronauts last launched to the moon a half-century ago. And then there were the NASA leaders, the blue flight suit-clad representatives of the agency’s astronaut corps, and hundreds of caffeinated space reporters.

    “Well, for once I might be speechless,” launch director Charlie Blackwell-Thompson told her team after the launch. “What you have done today will inspire generations to come.”

    Nearly three months have gone by since NASA’s first two launch attempts, both of which scrubbed because of difficulty filling the mammoth SLS fuel tanks. Hurricane Ian foiled a planned third attempt when dangerous forecasts sent the rocket back to the safety of the Vehicle Assembly Building (VAB) in late September. And when NASA finally rolled the stack back to the pad in early November, Hurricane Nicole blew through—before the agency could return the rocket to shelter in the VAB.

    “I think it’s safe to say for all of us, we obviously would not have wanted to stay out there,” NASA’s Jim Free, associate administrator for exploration systems development, told reporters on Nov. 11. “The best place for the vehicle in those kinds of things is the VAB. We could not make it back to the VAB and be safe. So we stayed where we were.”

    The storm hammered the SLS with winds blowing at up to 100 miles per hour, tearing off sealants and presenting mission managers with an almost unthinkably bad predicament: Is it safe to launch a $4.1-billion rocket and spacecraft that have just weathered a category 1 storm?

    Ultimately, officials decided to roll the dice and go ahead with the launch. Now, if the entire Artemis I mission is successful, it will mark the first tentative step toward returning humans to the lunar surface.

    “This is a big moment of truth for NASA, similar to a ‘return to flight’ situation following a disaster,” says space historian Jordan Bimm of the University of Chicago. “Does NASA still have what it takes when it comes to human spaceflight? It’s been 11 years since NASA last launched a human-rated spacecraft, and this is an entirely new system, long in development.”

    NASA officials have said that several off-ramps exist, should Orion encounter challenges that threaten its survival. But if, after its 25.5-day journey, the capsule safely splashes down in the Pacific Ocean, the stage is set for Artemis II, which could carry a four-person crew into lunar orbit as early as 2024. From there, as the Artemis program unfolds, the SLS and Orion could put the first woman and person of color on the moon’s surface, construct a space station in lunar orbit, establish a crewed lunar outpost, and possibly send humans far beyond Earth’s cratered celestial companion—perhaps even to Mars.

    But the rationale behind the program, which is estimated to eat more than $90 billion of taxpayer money by the end of 2025, is hazy at best. Why, experts wonder, are we returning humans to the lunar surface? Is it for the sake of science? Is it for the sake of national pride? Or to satisfy an innate human longing for new horizons? And how many times are we willing to go through the trouble of getting these missions off the ground?

    “Pursuing the principles of ‘science’ and ‘exploration’ is wonderful and noble,” Bimm says. But he adds, the Artemis program as envisioned “reminds me of [British explorer George] Mallory saying he climbed [Mount] Everest ‘because it’s there.’ Which was a b.s. nonanswer.”

    According to Lori Garver, NASA’s former deputy administrator and a well-known critic of the Artemis hardware, the program’s pragmatic purpose is to secure the U.S.’s preeminence in spaceflight—although some of that seems to have been lost in the clamber to the moon. “To me, the goals are not destinations. The goals are what, as a nation, you want to achieve,” she says. “I think the U.S. has got a great leadership position in space, but we should be focusing on keeping that lead, widening that lead, instead of repeating stuff from the past.”

    Orion in the Spotlight

    Even before the first two scrubs, and the unfortunately timed hurricanes, the stakes were already sky-high for today’s launch, with more than $23 billion of SLS development costs to date along for the ride. Any rocket is inherently a delicately controlled bomb—with all of the accompanying risks—but of course, the SLS isn’t just any rocket. It is a heavy-lift system that, in future iterations, could haul in excess of 100,000 pounds of crew and cargo to the moon and beyond. And in its present form, it already produces 8.8 million pounds of thrust—more than that of the iconic Apollo-era Saturn V—as it slips Earth’s gravitational grip. And perched on top of that beast is a multibillion-dollar spacecraft: Orion.

    Ordinarily, the Orion capsule would be protected from any launch mishaps by an abort system tucked inside the pointy cap at the rocket’s apex—a set of three motors delivered by Northrop Grumman that can hurl the capsule away from a malfunctioning booster and do so with gusto: the main abort motor can propel Orion from zero to 400 miles an hour in just two seconds.

    “The launch abort system is designed to pull the crew capsule away in case there is an emergency on either the launch pad or during the ascent phase,” said Debbie Korth, Orion’s deputy program manager, to reporters during a briefing before the first launch attempt. “We’re talking very quick, really trying to outrun an SLS that might be having an issue during launch.”

    Doug Hurley, a former NASA astronaut and military pilot who flew space shuttle missions and commanded the first crewed mission of SpaceX’s Dragon capsule in 2020, told Scientific American that having an abort system is a relief for everyone aboard a rocket—and for their families back on the ground.

    “Getting on a rocket knowing that if the day turns horribly bad you still have a great chance of getting back to your family—it’s amazing. It’s something we didn’t have in shuttle,” says Hurley, now Northrop Grumman’s senior director of business development. “It’s an incredibly great piece of mind to have.”

    Because no humans are onboard for the Artemis I mission, Orion’s main abort motor is inactive. Thankfully, the SLS has so far done its job. After liftoff, the rocket survived its period of maximum dynamic pressure in the atmosphere, throttled up its main engines and delivered Orion to Earth orbit. Then the rocket’s core stage detached and began an ignominious descent to the bottom of the Pacific Ocean, leaving the crew capsule and the upper stage, called the interim cryogenic propulsion system (ICPS), to continue their journey.

    The mission’s next big challenge began about an hour and a half after launch. To reach the moon, the ICPS needed to precisely execute a long engine burn called translunar injection, or TLI. For 18 minutes, it fired its engines, accelerating the Orion spacecraft from 17,500 miles an hour to 22,000 miles an hour—the speed required to shrug off Earth’s gravity and instead cling to the moon.

    If the burn had gone awry, Orion could have missed the moon entirely. On this test flight, NASA officials were so keen to perform the crucial TLI that they were determined to go for it unless the maneuver was guaranteed to result in a loss of the spacecraft. “We would be ‘go’ on this flight for conditions that we would normally be ‘no-go’ for on a crewed flight, in the interest of crew safety,” said Mike Sarafin, Artemis I’s mission manager at NASA, during a late summer prelaunch briefing. “That is something that is unique to this uncrewed flight test, and we are going to press ahead and press uphill unless we’re almost for sure we’re going to lose” the vehicle.

    Post-TLI, Orion detached from the ICPS and sailed on to the moon in solitude. For the rest of its mission, the spacecraft will be flying under its own power using onboard navigation and propulsion systems.

    “There are certain cases that could come up that could cause us to come home early,” said NASA’s associate administrator Bob Cabana to reporters before the first launch attempt. “And that’s okay. We have contingencies in place.” But, he added, “the main objective that we really want to get out of this test flight, of course, is stressing that heat shield—getting a test of that new Orion heat shield at lunar reentry velocities.”

    If Orion returns safely to Earth, it will create new possibilities for humankind’s off-world future—ones that necessarily involve the bulky, expensive Artemis hardware. “SLS and Orion working perfectly on the test flight will make it unstoppable for the next flight,” Garver says. “We absolutely march forward.”

    Lessons from a Lunar Return

    The next flight, Artemis II, would be similar in profile to 1968’s Apollo 8 mission, which carried three astronauts into lunar orbit and back. Scheduled for 2024, Artemis II would then be followed by an even more complex and historic mission, Artemis III, which would at last return humans to the lunar surface for the first time since 1972.

    But why NASA is following this ambitious schedule to press more boot prints into moondust is murky. “Unlike the Apollo missions, which had a clear and urgent political goal of demonstrating American technological mastery during the cold war, the driving motive behind Artemis is far less clear,” Bimm says. “The ‘why’ part has not been clearly formulated or articulated, and the lack of real urgency could see the entire Artemis program cut, handed over to private companies or transformed in some other way—even if everything goes smoothly.”

    Teasel Muir-Harmony, a space historian at the National Air and Space Museum and curator of its Apollo collection, adds that, in addition to technical prowess, the Apollo missions were meant to influence the political trajectory of independent nations during the cold war. Here, she says, “the idea for Artemis is not to change how the world thinks about the U.S. or to align with the U.S. We’re not doing this to win hearts and minds in the way we once were.”

    Even a burgeoning space race with China seems like a convenient excuse, at least as far as the lunar surface goes. “We’ve been to the moon; we’ve won that race,” Garver says. The very first Artemis astronaut to make lunar landfall, she notes, would merely be the 13th human to walk on the moon’s surface.

    David Parker, director of human and robotic space exploration for the European Space Agency, argues that visions of a thriving lunar outpost are a natural outgrowth of humankind’s tendency to push the boundaries of where we can live and work. On this planet, he says, we’ve seen something very similar with development in the Antarctic.

    “Robert Scott and Roald Amundsen raced to the South Pole in 1911, and then nobody bothered going to the Antarctic for another 50 years. Now we’ve got research stations there, doing every kind of research you can think of,” he told Scientific American. “It’s about expanding the places that human beings live and work.”

    Yet even without a strong sense of purpose, the SLS and Orion have broad, bipartisan political support. And the Artemis program, established in 2017, long after both the SLS and Orion had begun development, successfully endured the transition between presidential administrations—a perilous time when problematic federal projects are traditionally culled. Its survival, Muir-Harmony says, bodes well for its longevity, even though it has become something of a boondoggle for the space agency.

    Perhaps there are lessons to learn from the response to other late and over-budget projects in NASA’s portfolio—such as the James Webb Space Telescope, or JWST.

    “When you look back at the experience with Apollo, the experience even with JWST in the past few months and how that has brought together humanity around the globe with the excitement of learning new things…I don’t know how you don’t get excited about Artemis, to be honest with you,” says Daniel Dumbacher, who oversaw the SLS’s initial development while he was at NASA and now serves as executive director of the American Institute of Aeronautics and Astronautics.

    As with the SLS and Orion, contractors delivered JWST years late and billions of dollars over budget. It also needed to survive a risky deployment phase in which any of 344 single points of failure could have spelled disaster for the mission. But in the end, it worked. Now, as JWST’s sharp infrared eye reveals the cosmos in a new light, no one is complaining about its oversize price tag. Instead astronomers are dreaming up new questions they’d never thought to ask.

    “Maybe the Artemis missions will do the same with human exploration—help us build that new capability, sustainable on the moon, and then expand out to Mars,” Dumbacher muses. “It’s going to open up new economic opportunities for generations to come.”

    Maybe that will be the case—and maybe not. JWST had an express purpose—to peer as far back in time as possible, to see the universe as it was when the first stars and galaxies began emerging from the primordial gloom and to connect the dots between those infant structures and the living world we know. And there was only one way to do that: build a giant telescope, an instrument so big it would have to tuck itself into a rocket fairing and unfold in space.

    The SLS and Orion don’t check those same boxes. Although researchers have no shortage of ideas for leveraging Artemis’s rockets to accomplish transformative science, the lunar-return program lacks clear motivations, aside from political posturing and providing a concrete destination for its hardware to reach—hardware that was arguably designed foremost not for voyaging to the moon or Mars but for maintaining the momentum built up across the past half-century of sometimes fickle federal investment in civil spaceflight. In many respects, although the SLS and Orion are meant to lead the way to NASA’s bright future, they instead risk relegating the space agency to the past. There are, after all, other ways to put humans in deep space that are much cheaper and possibly more efficient. Yet if Artemis succeeds and returns humans to the lunar surface, perhaps the program’s critics will be as silent as those who’d rallied for the cancellation of JWST.

    “From my perspective, we owe it to the next generation—and the generations that follow—to continue pushing forward and pushing outward and to continue learning,” Dumbacher says.

    ABOUT THE AUTHOR

    Nadia Drake is a science journalist who specializes in covering astronomy, astrophysics and planetary science. Her byline has appeared in National Geographic, the New York Times and the Atlantic, among other publications.

  • Artemis c’est parti !

    Artemis c’est parti !

    C’est parti! Jamais deux sans trois. La troisième tentative de lancement de l’ensemble lanceur SLS, plus grosse fusée au monde, et sa capsule Orion, à laquelle l’Agence Spatiale Européenne a grandement contribué, a été la bonne. Décollage à 7H47 heure de Paris. La mission Artemis-I, inhabitée, est en route pour un petit tour « around the Moon and back »! Bravo !

  • Rentrée Gemini II

    Rentrée Gemini II

    Woah ! Gemini II, rentrée dans l’atmosphère de la seconde capsule, inhabitée pour un vol d’essais, des États Unis. C’était en janvier 1965. Si quelqu’un y avait été, il lui aurait fallu un cœur solidement accroché!

    Archives Nasa

  • Martin Dean sur Sun Radio en 1970

    Martin Dean sur Sun Radio en 1970

    "La nostalgie est une maladie de sénilité". Mais se remémorer son passé, relocaliser d'anciens amis - grâce à Facebook - est une expérience stimulante et éclairante lorsqu'elle est examinée avec l'expérience d'une vie à la radio et à la télévision.
    
    Cela s'est produit la semaine dernière lorsque j'ai ajouté une remarque personnelle sur une page Facebook mentionnant Sun Radio, une station de radio pirate terrestre qui a émis en 1969 et 1973 depuis Worthing près de Brighton, le long de la côte du Sussex. J'ai ajouté : "J'ai fait quelques émissions sur Sun Radio quand j'étais étudiant à l'Université de Sussex. C'était dirigé par un gars qui s'appelait Chris ? J'ai oublié mon pseudo"
    Et la réponse de Chris Evans, lui-même, devait conduire à un lot de souvenirs, menant à cet article : "Salut Martin. Votre pseudo était "Martin Dean" mais vous vous identifiez généralement comme simplement "Martin". Je n'étais qu'une partie de une équipe qui dirigeait Sun mais merci pour le "big up". Deux de vos émissions survivent dans les archives audio de Sun. J'espère que vous vous portez bien."
    
    Waooh!!  Trouver peut-être la toute première émission de radio que j'ai animé - (ou comme on disait à l'époque "déjayé") et qui était diffusée bien avant que je rejoigne la station de radio locale de la BBC à Brighton - fut une énorme surprise. Les échanges avec Chris ont abouti à deux enregistrements d'archives de moi, alias "Martin Dean" jouant les tubes le dimanche de Pâques 13-14h le 29 mars 1970. et le lundi férié suivant. [Les enregistrements complets à la fin de cet article.]
    Les émissions de Sun Radio couvrait la région des « Sussex Downs » et pouvait s’entendre jusqu’à l’Ile de Wight.
    Si l'on fait une recherche Google sur "Sun Radio Worthing", on ne s'attend pas à trouver grand-chose d'actualité. Remonter aussi loin dans le temps sur Internet n'est pas très productif. Mais la recherche aboutit à des informations "officielles", tirées des Archives nationales.
    
    "Référence :     HO 255/1188 - Sun Radio, Worthing, Royaume-Uni : station de transmission radio illicite : enquête menée par les agents de la succursale radio de la poste. Date : 1969-1973"
    
    Oui, nous étions des pirates des ondes, extrêmement frustrés après la fermeture des stations de radio offshore, que la radio locale indépendante ne soit pas légalisée en Grande-Bretagne. La liberté était un leitmotif constant.
    
    Les premières radios indépendantes officiellement agréées LBC-IRN et Capital Radio à Londres n'ont ouvert qu'en 1973. Et jusque-là, il n'y avait que le monopole de la BBC. Y compris BBC Radio Brighton que j'ai rejoint en tant que journaliste indépendant à la fin, je pense, de 1970.
    En fait, il y avait probablement un chevauchement entre les jours où j'ai contribué aux programmes "pop" de Phil Fothergill sur BBC Radio Brighton. Et les jingles que j'ai produits pour Martin Dean ont probablement été enregistrés lors de sessions nocturnes clandestines à la station de la Beeb. Sans que même SUN Radio ne soit au courant. D'autres amis de ces mêmes années (Graham, Merbie, Mike, Mel...) n'ont pas participé à ces programmes clandestins de SUN Radio, je ne sais Mais nous étions certainement tous animés pas les mêmes passions, de montages audio de personnalisation des jingles des fabricants américains 'PAMs'. J'ai encore une douzaine de boîtes de ces démos sur bande.
    
    [Sur l'un de mes jingles personnels de Sun Radio, je reconnais la voix de Ric Davies, un ami étudiant de l'Université de Sussex au fort accent américain qui a fait des émissions sous le pseudo Ron Saywell - qui est devenu plus tard journaliste sur la station phare américaine WABC à New York.
    
    En écoutant ces enregistrements de moi derrière un micro il y a 52 ans, j'ai réagi : "J'avais beaucoup de projection de voix, ou de 'punch' que je trouve surprenant. On faisait semblant d'être des super jocks comme les djs offshore".
    
    Chris a précisé le contexte du style de Sun Radio : "Génial, oui, c'était l'intention d'essayer au moins d'imiter le "meilleur" du son offshore qui, à son tour, était basé sur le KLIF (Dallas) de Gordon McLendon qui, en son tour s'était inspiré de la programmation d'anciens pionniers du Top Forty / Color Radio tels que Todd Storz, Chuck Blore, Bill Drake et al. Sun a essentiellement traversé 3 principaux styles de présentation / de marque. Votre temps avec Sun était, essentiellement la version 2.2., il était intestinalement "clutter radio". Ce format a fonctionné jusqu'en juin 70. La version 3 lancée en août 70 était assez différente. C'était un mélange du format Boss Radio de Drake (KHJ Los Angles) et du format "Good Guys", nous nous appelons "Super Sun, le son de Home Town Radio" ou similaire ! Le nombre de jingles de stations a été considérablement réduit, les jingles personnalisés / drop-ins, tels que ceux que vous avez si bien conçus, ont été abandonnés et nous avons immédiatement abandonné la projection vocale. La présentation des nouvelles a été - encombrée de zaps, bips.. a principalement disparu. Pour autant que je sache, aucun enregistrement de ce format de programmation n'a survécu, mais certains des jingles / marques audio existent toujours. The Good Guys est un concept très difficile à réaliser, surtout si vous êtes un pirate du Top Forty ! On dit que la seule station Top Forty à réussir et à se hisser au sommet du classement était WMCA (New York) sous la légendaire Ruth Meyer ".
    
    Note : une telle analyse aujourd'hui après tant d'années démontre clairement à quel point ces premières années ont eu un impact fort sur Chris : et sur nous tous.
    Notre passion pour la radio : par exemple en tant que fans de Radio Caroline et d'autres stations offshore; pour ouvrir le « potard» et parler derrière un micro; et pour jouer des disques (note: j'ai dirigé la discothèque de l'Université de Sussex), découlait également d'un grand intérêt pour les aspects techniques de la radiodiffusion et de l'électronique.
    
    Avant d'aller à l'université, j'avais construit mon propre émetteur FM qui diffusait au nom bien prétentieux de "Radio Martin International" dans le quartier de Wimbledon où j'habitais. Autre exemple: Souvenez-vous du parcours de Mel après Radio Nordzee, sa société équipait et installait des consoles de mixage audio pour des stations de radio.
    Lors de nos échanges aujourd'hui Chris Evans a tenu à préciser qu'il n'était pas LE responsable de SUN Radio:

    "S'il vous plaît, rappelez-vous que Sun Radio n'était pas dirigée par moi... J'étais membre d'une très petite équipe qui l'a organisée et gérée. Une personne était membre de cette équipe pendant toute cette période. Je pense que nous nous appelions le "cercle intérieur". Et le nombre de membres de ce cercle variait, à différents moments entre 6 et 2. Ensuite, bien sûr, il y avait le cercle suivant, dont vous faisiez partie, l'équipe de présentation était généralement 3. Carl Rivers, moi-même et un autre, pendant quelques semaines, c'était vous, merci. Il y avait 2, parfois 3 gars qui se sont spécialisés dans la conception, la construction et le test du émetteurs distincts des 2 qui exploitaient l'émetteur. La petite amie de Carl, Sue Lord, s'occupait de l'administration, puis il y avait plusieurs gars dévoués qui, à aucun moment, n'ont jamais dépassé le nombre de 3. C'étaient des gars qui avaient des compétences ou des capacités techniques très limitées, voire inexistantes, en programmation / DJ et ont été déployés dans le rôle vital de sécurité du site de transmission..... "les Scouts" comme les appelait la Poste. Mais l'équipe de sécurité sur site était généralement composée de 4 ou 5 personnes, car d'autres membres de l'équipe, moi y compris, rempliraient ce rôle ainsi que nos autres tâches. Au total, sur 18 mois, le nombre de personnes responsables de la diffusion de Sun était de 15 et cela inclut vous et votre ami Ron Saywell. Le nombre maximum de membres de l'équipe à un moment donné était de onze. La sécurité était certainement intéressante, amusante et dans une certaine mesure dangereuse et exigeait une prise de décision rapide (correcte). J'étais présent à 2 des 3 raids des autorités (Post Office). Lors du premier raid, j'ai fait de "bons appels" et tout le monde aussi. Lors de l'autre raid, j'ai pris de très mauvaises décisions, d'ailleurs d'autres membres de l'équipe l'ont fait alors que 2 membres de l'équipe ont pris les bonnes décisions."

    Ci-dessous : deux émisions complètes de « Martin Dean », chacune – attention – longue d’une heure: de 13-14H pour le dimanche 29 mars 1970 et le jour suivant, jour férié du 30/3/1970

    Lors d’une saisie par la police et équipes de la Post Office. Post article presse locale

    Les opérations de SUN Radio opérations:

    L’enregistrements des émissions se faisait en studios des membres de l’équipe ou même loués, et leur retransmission depuis un lecteur de cassettes s’effectuait depuis un grand nombres de sites, la plupart des maisons d’habitants, mais rarement depuis une voiture. Les « Scouts » ou guetteurs surveillaient les environs pour identifier les véhicules des autorités qui tentaient de les localiser pour saisir l’émetteur et leur matériel de diffusion.

    Lors des recherches pour cet article, il apparait qu’un aucun historique officiel des activités de SUN Radio n’a été écrit.

    Dernières pensées. Ajoutant à ces tout premiers pas de carrière (c'est un grand qualificatif!) dans la radio, je dois mentionner ma participation en tant qu'ami proche de "RLU Radio London Underground" (une autre radio pirate terrestre mais avec un style de programmation totalement différent) et son acteur principal Richard Elen, récemment redécouvert via Facebook.
    
    Les aspects techniques de cette activité se sont prolongés : d'abord à l'Université de Sussex où j'ai créé le réseau de télévision fermée On-Campus avec un autre étudiant Barry Jackson (R.I.P.), puis mes contributions au programme étudiant « Contact » de la BBC Brighton (avec le producteur Chris Walmsley (R.I.P.), et lors de mon année en tant que Secrétaire du Syndicat des étudiants, l'édition et la publication du journal des étudiants. Sans oublier mon travail d'édition et de production de "bobinos" pour la société de syndication de Paul Hollingdale (R.I.P.)
    
    Un peu plus d'un an après en tant que pigiste à la BBC Newsroom (sous la direction de Tony Talmage), j'ai rejoint LBC London Broadcasting Company, produisant l'émission 'AM early morning show' pendant trois ans. [Chris Evans me rapelle qu'il avait travaillé à LBC aux service commercial et de production de publicités à la même époque]. Puis après une crise financière à LBC je déménageais en France, et pendant plus de 10 ans j'étais correspondant à l'étranger pour Independent Radio News.
    
    La dernière partie de ma vie professionnelle a aussi été essentiellement liée à la communication radio au sens large : dans le domaine spatial, en faisant les commentaires de lancements d'Arianespace depuis la Guyane Française, et dans le cadre de l'effort de Science Communication de l'Agence Spatiale Européenne. Dans ces domaines, j'ai produit d'innombrables articles Web et vidéos traitant des aspects humains et techniques de nombreuses missions, simplifiés pour une compréhension plus large du public et mettant en vedette les personnalités humaines de leurs ingénieurs et scientifiques. [voir autres articles sur ce site].
    
    Mais revenant 52 ans en arrière et en retenant qu'une comparaison essentielle : ma voix ces dernières années a été beaucoup plus feutrée et "classiquement britannique" que ces émissions sur SUN Radio. Ouais, mec, vas-y, Groove on !
  • Martin Dean on Sun Radio – Worthing 1970

    Martin Dean on Sun Radio – Worthing 1970

    « Nostalgia is a senility illness« . But recalling one’s past, relocating past friends – thanks to Facebook – is a stimulating and enlightening experience when reviewed with the experience of a lifetime in radio and television.

    This has occured this very last week when I added a personal note on a Facebook page mentionning Sun Radio, a land-based pirate radio station that operated between 1969-1973 from Worthing along the Sussex coast from Brighton. I added: « I did a couple de shows on Sun Radio when I was a student at Sussex University. It was run by a guy called Chris ? I have forgotten my pseudo« .

    And the response from Chris Evans, himself, was to lead to a batch of memories, leading to this article: « Hi Martin. your pseudo was « Martin Dean » but you generally self id as simply « Martin ». I was only part of a team that ran Sun but thanks for the ‘big up’. Two of your shows survive in the Sun audio archive. Hope you are keeping well.« 

    Gee! Finding perhaps the very first radio programme that I hosted – (or as we said at the time ‘dejayed’) and which was broadcast well before I joined the BBC’s local radio station in Brighton was an enormous surprise. Exchanges with Chris led to two archive recordings of me, alias « Martin Dean » playing the hits on Easter Sunday 13-14hrs on 29th March 1970. and the following bank holiday Monday. [The complete recordings at the close of this post.]

    Sun Radio’s transmitter covered the beautiful Sussex downs and could be heard as far off as the Isle of Wight.

    If one does a Google search on « Sun Radio Worthing », one doesn’t expect to find much that is topical. Going back so far in time on the Internet is not very productive. But the search does come up with some « official » information, drawn from The National Archives.

    « Reference:     HO 255/1188 – Sun Radio, Worthing, UK: illicit radio transmission station: investigation by Post Office Radio Branch Officers. Date: 1969-1973 »

    Yes, we were pirates of the airwaves, extremely frustrated after the closure of the offshore radio stations, that independant local radio was not being legalised in Britain. Freedom was a constant lightmotif.

    The first officially approved independant radios LBC-IRN and Capital Radio in London did not open until 1973. And until then there was but the BBC monopoly. Incuding BBC Radio Brighton which I joined as a freelance journalist at the end, I think, of 1970.

     

    In fact there was probably an overlap between the days I contributed to Phil Fothergill’s « pop » programmes on Radio Brighton. And the jingles I produced for « Martin Dean » were probably recorded, without SUN Radio being aware, in clandestine night-sessions at the Beeb station. No other friends of those same years (Graham, Merbie, Mike, Mel… were involved in the clandestine programmes on Sun Radio. But we were certainly all of the same spirit, eagerly editing demo tapes of US « PAMs » jingles. I still have a dozen or so boxes of such tape demos.

    [On one of my personal jingles I recognise the voice of Ric Davies, a strong american accent student friend at Sussex University. He did some shows under a SUN radio alias of « Ron Saywell ». He later became a journalist on America’s WABC in New York.

    Listening to these recordins of myself behind a microphone 52 years ago, I reacted : « I had a lot of voice projection, or ‘punch’ which I find surprising. We were pretending to be super jocks like the offshore djs« .

    Chris has filled in with some context about the style of Sun Radio: « Great ,yes that was the intention to try at least to emulate the » best « of the offshore sound which in turn was based on Gordon McLendon’s KLIF (Dallas) which in turn had drawn on the programming of earlier Top Forty /Color Radio pioneers such as Todd Storz, Chuck Blore, Bill Drake et al. Sun basically went through 3 main presentation/branding styles. Your time with Sun was, basically version 2.2., it was intestinally « clutter radio ». This format ran until June 70. Version 3 launched in August 70 was rather different. It was a blend of Drake’s Boss Radio format (KHJ Los Angles) and the « Good Guys » format ,calling ourselves « Super Sun, the sound of Home Town Radio » or similar! The number of station jingles was drastically reduced, personalised jingles/drop ins, such as those you so well crafted , were dropped and we pulled right back on voice projection. News presentation was de-cluttered, zaps, bleeps. mainly gone. Sadly as far as I know no recordings of this programming format survive but some of the jingles/audio branding are still extant. The Good Guys is a very difficult concept to pull off, especially if you are a Top Forty pirate! It is said that the only Top Forty station to pull it off and go to the top of the ratings book was WMCA (New York) under the legendary Ruth Meyer« .

    Note : such an analysis today after so many years clearly demonstrates how strong an impact these early years had on Chris : on us all.

    Our passion for radio: for instance as fans of Radio Caroline and other offshore stations, for sliding the ‘pot’ open and talking behind a microphone, and for playing records (note : I ran the Sussex University’s disco), also stemmed from a great interest in the technical aspects of broadcsating and electronics.

    I had before going to university, built my own FM transmitter which broadcast « Radio Martin International » to the Wimbledon district where I lived. Other example : Just remember Mel’s career after Radio Nordzee, his company equiping and installing audio mixing consoles for radio stations.

    Chris Evans today likes to stress that SUN Radio was a team effort. « Please remember that Sun Radio was not run by me…….I was a member of a very small team that organised and managed it.  Interestingly through the 18 months plus of Sun’s first incarnation no one person was a member of that team for the whole of that period. I think we called ourselves the « inner circle ». And the number of members of that circle varied , at different times between 6 and 2. Then of course there was the next circle, where you would fit in, the presenting team was  usually 3. Carl Rivers, myself and another, for a few weeks that was you, thank you. There were 2, sometimes 3 guys who specialised in designing, building and testing the transmitters distinct from the 2 who operated the transmitter.
     
    Carl’s girlfriend, Sue Lord, did admin and then there were various dedicated guys whom at any one time never exceeded  3 in number These  were guys that had very limited if any programming/DJ ing skills or technical ability and were deployed in the vital role of transmission site security….. »the Scouts » as the Post Office called them. But the on site security team was usually 4 or 5 strong since  other team members, myself included would do that role as well as our other duties. In total, over 18 months the  number of people responsible for getting  Sun on air was 15 and that includes you and your friend Ron Saywell. The maximum number of team members at any one time was eleven.
     
    Security was certainly interesting, fun and to some extent hazardous and called for swift (correct) decision making. I was present at 2 of the 3 PO raids. On the first raid I made « good calls » and so did everyone else. On the other raid I made some very bad decisions, in fact so did other team members while 2 of the team made the correct decisions.« 

    Below : Two complet « Martin Dean » shows for Sunday 29th March 1970 and the following Monday bank Holiday, each – beware – one hour long.

    SUN Radio operations involved pre-recording programmes and rebroadcasting the cassettes from a variety of locations, mostly houses, and rarely from a vehicle. The « Scouts » members of the team were on a constant vigil to identify vehicles of possible officials trying to hunt them down and seize the SUN radio transmitter.

    I understand that those involved in SUN Radio have never compiled a complete official history of the station’s activities.

    Police and Post Office staff seize equipment in one of several raids. Local press article

    Final thoughts. Adding to these very first steps in radio as a career, I must mention my participation as a close friend of « RLU Radio London UnderGround » (another land pirate but with a total diffrent style of programming) and its principal actor Richard Elen, recently re-discovered again via Facebook.

    The technical aspects of this activity were prolonged: first at Sussex University where I created the On-Camus closed-TV network with fellow student Barry Jackson (‘R.I.P’), then my freelance contributions to the BBC Brighton student’s programme ‘Contact’ (with producer Chris Walmsley R.I.P), and as Secretary of the Students Union the editing and publishing of the students paper. Not forgeting my work editing and producing material for Paul Hollingdale‘s syndication company.

    Just over a year as a freelancer in the BBC Newsroom (under editor Tony Talmage), I joined LBC London Broadcasting Company, producing the ‘AM early morning show for three years. I had forgotten, but Chris Evans reminds me that at the same time he also worked in the Sales & Production department at LBC’s Gough Square. With a financial crisis at LBC I then emigrated to France, and for over ten years was a foreign correspondent for Independant Radio News.

    The last part of my professional life has also essentially been linked to radio communication in a wider sense: in the space sector, doing commentaries for Arianespace launches from French Guiana, and as part of the Science Communication effort of the European Space Agency. In these areas I have produced countless web articles and videos dealing with the human and technical aspects of many missions, simplified for a wider public understanding and featuring the personal characters of their enginers and scientists. [see other articles on this site].

    But turning the clock back 52 years and keeping one essential comparison : my voice in later years has been much more subdued and « classically British » than those shows on Sun Radio. Yeah, man, hit it, Groove on!

  • Niblo, le chat de Anthony Hopkins

    Niblo, le chat de Anthony Hopkins

    Anthony Hopkins, 84 ans, est un artiste aux multiples facettes.

    Je viens par coïncidence de le voir dans ce grand classique « The remains of the day » (Les Vestiges du Jour) mais on le connaît également pour son interprétation du psychopathe cannibale, le Dr Hannibal Lecter, dans le film Le Silence des agneaux (1991), récompensée par le BAFTA Award et l’Oscar du meilleur acteur.

    Également pianiste, il a composé et sorti plusieurs albums de musique classique ainsi que des valses, enregistrés avec les orchestres symphoniques de Dallas ou Birmingham. 

    Et il a composé les musiques des trois films qu’il a réalisés. Il s’adonne aussi, à ses heures perdues, à la peinture et les expose dans des galeries. 

    Lorsqu’il a été confiné pendant la pandémie du coronavirus, Anthony Hopkins a résumé le bonheur à travers cette vidéo avec son piano, son chat Niblo. Et il a tenu à partager ce moment d’intimité privilégié avec ses fans. La vidéo a dépassé, en quelques heures seulement, les 11 millions de vues, et littéralement émue la toile.