Nouvelle vie pour un chevalet

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Se séparer d’un objet aussi imposant qui a fait partie de mon environnement familial n’était pas facile. Trouver un acheteur pour le grand chevalet de peintre ayant appartenu à mon grand-père Gabriel Fournier, sur le quel il a du passer des heures, posait problème. Double question : le prix à afficher alors que le prix de vente de tels objets considérés comme raretés ou antiquités peuvent atteindre près de 1000€ – et puis la destination, la personnalité d’un acheteur éventuel.

J’avais mis une annonce sur deux sites de vente, d’abords à 500€, puis n’ayant pas suscité beaucoup d’intérêt j’ai baissé à 350€. Je n’ai pas prix comme base une annonce déjà existante sur un site qui réclamait depuis des lustres une somme de plus de 1200€. Il fallait que ce meuble imposant parte sans égard au niveau du prix de vente. Sa valeur était d’un autre ordre.

En moins d’une semaine ce grand chevalet n’aurait pas pu trouver une si belle nouvelle vie. Lorsqu’on a fait la connaissance de Frédéric Delaunay ce mardi 25 octobre, on a été comblé. Parler de chance est peu dire, je dirai plus que c’était le destin de trouver quelqu’un tellement en phase avec notre volonté de transférer un tel objet associé à tant de souvenirs et d’émotions et de s’assurer qu’il aurait une nouvelle vie.

Arrivant de loin, de la région Nantaise, nous l’avions invité à partager le repas de midi avec nous. Ayant chargé le chevalet, nous avons donc reçu à notre table un homme “artiste” dans le sens le plus large. D’une cinquantaine d’années, ayant fait l’école des Beaux Arts à Paris, il s’était initialement présenté (lors des premiers échanges sur le site d’annonce) comme “scénographe” ayant besoin d’un support grand format pour ses travaux de grande taille. “scénographe” étant un terme que l’on a découvert très réducteur tant ses activités sont larges. D’ailleurs dans une de ses pages sur un réseau social il affiche sa qualité de “Peintre, plasticien, metteur en scène, scénographe et graphiste : Je m’étonne d’être aussi nombreux!

Avant de venir chercher sa nouvelle monture (n’est-ce pas un chevalet!), je lui avait brièvement mentionné mon grand-père. Il avait donc fait ses recherches et méritait donc que je lui offre les deux livres de Gaby, ainsi que deux fascicules avec des photos de ses tableaux. Il eu droit à une rapide visite guidée pour admirer, avec beaucoup d’intérêt, quelques toiles de mon grand-père et les peintures, d’un tout autre style de mon père.

Nous avons au cours du repas échangé sur nos familles et vies professionnelles. Quelle coïncidence de le découvrir également photographe d’objets avec des objectifs “fish-eye”, à très large ouverture. Il nous montra des images sur son portable, et je découvre des images planétaires comme celles que qui me m’ont longtemps fasciné… Venus, les lunes de Saturnes, Jupiter… Surprise d’autant plus grande qu’il était au courant de l’actualité spatiale et de l’altération de valeurs dans ce domaine. Il comprenait parfaitement mon enthousiasme en racontant mes “aventures spatiales” comme la mission Cassini-Huygens ou l’échec d’Ariane 501 que j’avais vécu en première loge.

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C’est donc, avec un énorme plaisir, qu’on l’a vue repartir Frédéric Delaunay vers sa résidence côtière près de Nantes. Le grand chevalet de Gaby était bien calé dans son coffre, assuré d’avoir un nouveau propriétaire digne de son passé… et avec une vision d’artiste tournée vers l’expérimentation dans les grands et petits espaces de l’avenir.

Post-scriptum : “Je ne cesse d’admirer ce chevalet qui trône désormais dans mon atelier, je suis persuadé qu’il s’y plaira. Je crois intimement que certains événements n’arrivent pas par hasard, que certaines forces poussent les chose ou les êtres les uns vers les autres et a bien réfléchir, la suite de ma vie artistique ne pouvait être autrement que liée a cet outil.

De sa page Instagram, je me suis permis de reprendre une animation qui met en scène les images que Frédéric Delaunay a pris d’objets divers de la vie quotidienne. Il l’a appelé «Les mondes invisibles». On peut imaginer ma réaction ayant travaillé sur de réelles images de planètes.

C’est un projet photo in-situ focalisé sur un micro cadrage «fish-eye» (déformé par l’objectif) de matières, végétaux, minéraux. Le rendu de la série sera présenté à la façon de clichés astronomiques d’un univers imaginaire contrastant avec l’espace réel du cadre de prise de vues”.

“La notion d’échelle des images est centrale en physique ou en art où l’on distingue les « petites échelles » ou micro-échelles et les « grandes échelles » ou macro-échelles. Cependant cette notion n’est pas liée à la mesure absolue : une quantité ou un espace n’est pas petit en soi, il ne l’est que comparée à un autre, plus grand. L’appareil devient le révélateur anamorphique d’une multitude d’univers imaginaires”.

 

Frédéric Delaunay est aussi cofondateur du la Compagnie Deus ex Machina, expression tenant son origine pour désigner la machinerie faisant entrer en scène, en le descendant des cintres, un dieu dénouant de manière impromptue une situation désespérée.

DEUS EX MACHINA est un collectif d’artistes et de concepteurs spécialisés dans la création et la mise en œuvre de spectacles de danse aérienne et cirque contemporain. Il est composé d’un bureau de création, d’un atelier de conception et répétition mobilisant artistes et techniciens autour de structures aériennes originales.
Fondée en 2009 par des professionnels du spectacle la compagnie est a même de maitriser les différents niveaux de production propres aux exigences de nos domaines d’intervention : spectacle urbains, scène et évènementiel. L’univers du DEUS EX MACHINA est celui d’un spectacle contemplatif construit autour d’une forte image poétique.

http://www.cirque-deus-ex-machina.fr

Updated/maj. 26-10-2022

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