A nos amours – Maurice Pialat

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Film de 1983, vu pour la première fois le 13/5/2022 – Ci-dessous, critique de Jacques Morice de Télerama, publié le 03/05/2022. Œuvre qui révèle la jeune Sandrine Bonnaire, éclatante de juvenile beauté. Le film est un grand succès populaire (950 000 entrées en France) et film reçoit le César du meilleur film en 1984.

Diffusion après le film, d’un documentaire passionnant de William Karel sur le cinéaste, rempli de souvenirs de ses acteurs et analyse du caractère de Maurice Pialat (décédé en 2003.)

TELERAMA

Un désordre opaque, du verbe et de la fureur animale, des nappes de lumière aussi. Cela déborde souvent d’ambivalence, le cinéma de Maurice Pialat, disparu en 2003. Ses films, mieux que des chefs-d’œuvre (terme impropre à ce cinéma inachevé), sont comme des précipités chimiques. Ainsi À nos amours, gifle et caresse, qui fouille les gouffres de l’adolescence, âge compliqué des possibles et des tunnels.

Suzanne – Sandrine Bonnaire, débutante crevant l’écran, comme on n’en voit qu’une par décennie –, 15 ans, couche avec une ribambelle de types, mais se refuse à celui qu’elle aime, se fait bastonner par sa mère, hystérique, et son frère (Dominique Besnehard), abusif. On la voit quasiment mûrir à l’écran, quitter l’enfance, devenir femme.

Comme toujours chez Pialat, la vérité jaillit par effraction, sous forme de heurts. Ça cogne, ça souffle, ça gueule, sans prévenir. Ça jouit aussi : lorsque Suzanne est dans les bras d’un mec. Seuls moments de douceur, hors de ceux passés avec le père complice – Maurice Pialat lui-même, ours fatigué, cinglant et attachant, qui débarque à l’improviste en trouble-fête dans un repas de famille.

De quoi souffre-t-elle donc, Suzanne ? De ne pas savoir aimer, de la sécheresse de son propre cœur, de la tristesse des autres. Au-delà de sa peur et de son envie de vivre, elle apprend qu’au fond il n’y a pas grand-chose à apprendre de l’amour. Le chant liquide de Klaus Nomi parachève le lyrisme du tableau.

Synopsis

Suzanne ne sait que faire de ses 15 ans. Elle les laisse s’écouler le long de ses vacances, qu’elle passe à répéter des scènes d'”On ne badine pas avec l’amour”, de Musset, et à faire du voilier avec son frère, Robert. Quand elle s’offre à des garçons, c’est en les choisissant parmi des inconnus…

Updated/maj. 14-05-2022

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