Article inspiré par les constats publiés sur Twitter par Ronald Drimmel, astronome du Montana, cartographe de la Voie lactée et défenseur de DarkSky. Ce groupe milite depuis de nombreuses années pour la défense de ciels noirs au-dessus de nos tête, sans être pollués. Cette analyse a attiré l’attention et les félicitations d’au moins un astronome Fred Jansen avec qui j’ai travaillé sur la mission de télescope rayons-X XMM-Newton.
C’est un fil de faits terrifiant qui donne une idée de la raison pour laquelle les plans d’expansion de SpaceX en orbite terrestre basse s’ajoutent à une expérience écologique géante. Déverser plein de choses dans la haute atmosphère semble pour le moins une mauvaise idée…
Parlons concret avec un exemple d’une constellation, celle de SpaceX. La capacité prévue du vaisseau spatial Starship de SpaceX est d’environ 150 tonnes, ce qui signifie environ 120 Starlink de génération 2 par lancement.
Cela signifie que pour déployer 30 000 satellites, vous avez besoin de 250 lancements de vaisseaux spatiaux. Mais la durée de vie attendue en orbite de l’engin de 2ème génération est la même que ses prédécesseurs, à savoir 5 à 7 ans.
Cela signifie que vous devez déployer la constellation en moins de 5 à 7 ans, sinon vous n’atteindrez jamais 30 000 satellites avant qu’ils ne commencent à tomber du ciel. Donc, pour déployer 30 000 satellites en 5 ans, il faut 50 lancements de vaisseaux spatiaux chaque année. Et Starlink n’est qu’une des nombreuses constellations proposées..
Selon une estimation récente, les taux de lancement de fusées à l’échelle mondiale atteindront 1 000 par an. Cela devrait avoir un effet significatif sur l’atmosphère. Le scientifique de atmosphère Christopher Maloney, spécialiste de l’étude de l’atmosphère le pense. Dans une nouvelle étude, lui et ses collègues ont modélisé comment le noir de carbone émis par les lancements de fusées dans le monde est susceptible de réchauffer progressivement des parties de l’atmosphère moyenne et d’appauvrir la couche d’ozone.