Le concert de Marciac, Joan Baez inoubliable

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Qu’importe la qualité de ma photo! C’était un événement d’une importance très personnelle que d’assister à ce concert à Jazz in Marciac. Une pure émotion qui me mouillait les yeux en écoutant celle qui m’a souvent fait pleurer depuis 50, non 60 ans! Une dernière tournée “Fare Thee Well”, d’adieux, car malgré la beauté de ses chansons et une performance magistrale, l’égérie de la folk musique, la poète et pacifiste est fatiguée. Plusieurs chansons en étaient le reflet – notamment ‘Another world’, un autre monde qu’elle cherche “car celui-ci est presque fini”, et ‘Swing low sweet chariot, come to carry me home’. Elle s’est donnée pleinement, mais le pessimisme était bien présent. Traits tirés de ses 77 ans, peu de sourires pendant ses chansons. A tel point qu’on ne peut éviter de craindre pour sa santé.

Dans une interview à Télérama, publiée ce matin même, on lui demande: “Le monde d’aujourd’hui vous semble-t-il meilleur ou pire que celui d’hier ?

Pire. Une génération de dirigeants a vu le jour, dépourvue d’empathie. Je viens de lire les épreuves de Trump on the couch (« Trump sur le divan »), signé par un psychanalyste qui avait déjà écrit un livre sur Bush. Eh bien, autant j’avais ressenti de la compassion pour Bush et ses douleurs d’enfant (la mort de sa petite sœur adorée, que personne ne lui avait expliquée), autant le livre sur Trump m’a convaincue qu’il ne faut s’attendre à aucun changement de sa part. Des think tanks très conservateurs, très malins, et qui planifient le monde depuis quarante ans, ont trouvé en lui la marionnette parfaite. Avec leurs médias et leurs mensonges, ils continuent de gagner du terrain.

Je ne peux qu’être d’accord avec elle, comme je l’ai toujours été sur la société, inégalitaire, délaissant les valeurs humanitaires, cédant à la violence et la guerre, oubliant l’importance de la paix, et dirigée par des intérêts financiers. Joan Baez, est une militante de toujours, pieds nus sur scène “parce que fatigués de tant marcher”, militante en nuance quand elle chante sur les “déportés mexicains”.

Cela restera un souvenir capital, cette sortie au fin fond du Gers, trois heures de routes sinueuses, pour graver en moi des années de ma vie. God bless you, Joan Baez, may you yourself Fare the Well. Merci.

A noter que le concert est disponible en replay sur le site de France Inter, et à lire l’interview de Télérama.

Updated/maj. 22-08-2018

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