Le 3 juin 1924 mourait Franz Kafka, le plus grand écrivain de langue allemande du XXème siècle. Son oeuvre, faite de romans, nouvelles et d’un journal de plus de 1000 pages domine la littérature européenne par son style et par ses thèmes étroitement liés au monde absurde qu’annonçaient les premières décennies du XXème siècle. Ses personnages, toujours éberlués, évoluent dans une sorte de cauchemar où leur impuissance se heurte à des situations absurdes et oppressantes, inéluctables et incompréhensibles. L’influence des contes rabbiniques, souvent marqués du fantastique, est présente dans la plupart de ses nouvelles, ainsi que l’ombre des travaux de Sigmund Freud.
Son héritage est immense et se retrouve dans les plus grands écrivains et poètes – Faulkner, Wolfe, Aiken, Goyen, Walser, Camus, Malraux, Sartre… Plus près de nous, Philip Roth, DeLillo, Shteyngart, Auster et tant et tant d’autres.
“La plupart des hommes ne vivent pas vraiment. Ils sont seulement accrochés à la vie comme les coraux sur un récif. Et les hommes sont bien plus à plaindre que ces êtres rudimentaires. Ils n’ont pas de rocher solide qui défie le ressac. Ils n’ont pas non plus chacun sa petite gangue de calcaire. Ils sécrètent seulement une bile acide, qui les rend plus faibles et plus solitaires encore, parce qu’elle les sépare des autres. Que peut-on y faire ? Il ne reste qu’à faire preuve de patience et à ravaler sans un mot toute cette bile qui monte en nous. C’est tout ce qu’on peut faire, si l’on ne veut pas avoir honte des hommes et de soi-même.”
La métamorphose (Die Verwandlung, 1912) traduit de l’allemand par Claude David
Updated/maj. 13-06-2022
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