Un dimanche à la campagne

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Bertrand Tavernier, 1984. Avec Louis Ducreux, Sabine Azema, Michel Aumont. Vu sur Canal le 11/12/2020. Résumé de Telerama.

Dans sa villa, un vieux peintre reçoit son fils, sa bru et leurs enfants. La routine dominicale est perturbée par l’arrivée d’Irène, la fille fantasque et préférée…

Sous le vernis académique de ce portrait de famille bourgeoise perce une évocation subtile, presque proustienne, du passé. Les apparitions, peut-être fantasmées, de jeunes filles en fleur rappellent à M. Ladmiral le temps de l’insouciance et des occasions gâchées : l’artiste a bien été tenté par l’avant-garde mais s’est contenté de suivre les leçons de ses maîtres.

La mélancolie qui imprègne ce film solaire, d’une constante délicatesse, laisse place à l’angoisse quand Gonzague, fils aimant et mal-aimé, imagine la veillée funèbre de son père.

Si l’on pense parfois aux tableaux célèbres des impressionnistes (Monet pour les vues du jardin, Renoir pour la très belle scène de la guinguette), l’univers pictural très soigné d’Un dimanche à la campagneévoque davantage les compositions intimistes de Bonnard et Vuillard. Avec des teintes un peu passées qui, elles, renvoient aux premières photographies couleur conçues par les frères Lumière…

Une oeuvre calme devant lequel on se plaît à bailler, non pas du tout d’ennui ou de lassitude mais d’apaisement, le seul baillement qui fasse du bien. C’est à peine si on n’a pas envie de fermer les yeux, de ne plus penser à rien et de se laisser faire. Mais ce serait passer à côté du climat fortement impressionniste de l’oeuvre ainsi que sur une méditation profonde sur la solitude, sur la vieillesse et sur la mort. Un beau film d’un des seuls cinéastes actuels a encore donner des lettres de noblesse au cinéma français.

Updated/maj. 11-12-2020

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