The dig – La fouille – Ouest-France

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Magnifique œuvre, regardée sur Netflix, le 7 février 2021. Histoire vraie d’une grande découverte archéologique dans la contrée du Suffolk. Coïncidence, le thème traite du passage du temps et de “l’infinitude” de l’existence, sur lequel j’ai récemment écrit.

Publié par Ouest-France le 3 février, texte de Léo ROUSSEL

Sorti le 29 janvier sur la plateforme de streaming Netflix, The Dig n’en finit plus d’étonner. Le film raconte l’histoire d’une spectaculaire découverte archéologique en Angleterre, en 1939. Si le drame est fortement romancé, il puise son scénario dans une véritable découverte, celle du trésor de Sutton Hoo.

En l’espace de quelques jours seulement, le film The Dig est devenu viral. Diffusé par le géant américain du streaming Netflix, le long-métrage de Simon Stone est un film dramatique qui retrace l’histoire de la découverte archéologique du trésor de Sutton Hoo, dans le Suffolk, en 1939.

Il s’agit de l’une des plus grandes découvertes archéologiques jamais réalisée en Angleterre, qui a mis au jour un gigantesque site funéraire : un bateau enterré, regorgeant de bijoux et d’artefacts datant du VIIe siècle.

Tiré d’un roman de 2007

The Dig est un drame directement inspiré de la véritable histoire de cette découverte. C’est une adaptation à l’écran du roman du même nom (The Dig) publié par le romancier et journaliste britannique John Preston en 2007. L’auteur s’était intéressé au sujet après avoir appris que l’une de ses tantes, Peggy Piggot, était l’une des archéologues à avoir travaillé sur le site.

« Ma tante Peggy a trouvé le premier fragment d’or découvert à Sutton Hoo, a expliqué John Preston au Daily Mail lors de la sortie du film. Je ne connaissais pas bien ma tante et ce n’est qu’après sa mort que j’ai appris son rôle dans la fouille. L’idée d’écrire un livre sur les trésors enfouis pour les adultes m’a vraiment séduit. »

Des personnages bien réels

Les deux personnages principaux, à savoir la propriétaire des lieux, Edith Pretty, et l’archéologue amateur qu’elle embauche, Basil Brown, ont bien existé.

Incarnés respectivement par Carey Mulligan et Ralph Fiennes, ils sont à l’origine des fouilles, suivies dans le film, qui déboucheront sur la découverte de pas moins de 263 objets précieux enterrés dans un bateau anglo-saxon de 24 mètres de long. D’où le titre du roman de John Preston, puis du film : The Dig, en français : «la fouille».

Carey Mulligan, et Ralph Fiennes, un duo d’acteurs bouleversants

Une découverte majeure de l’histoire anglaise

Le trésor de Suton Hoo établi en 1939 est considéré comme une découverte majeure de l’histoire anglo-saxonne. Mais contrairement à ce qu’indiquent le film et le livre, qui ne font état que d’une seule fouille, le site a été fouillé à plusieurs reprises entre 1938, date de la découverte des premiers éléments, et 1939.

Les objets découverts étaient nombreux et parmi eux, certains composent aujourd’hui l’une des plus belles expositions du British Museum. Un casque de parade, qui aurait pu appartenir à un guerrier, voire à un roi anglo-saxon, mort au début du VIIe siècle. Mais aucun corps n’a été trouvé dans la sépulture. « Les humains enterraient des personnes dans des bateaux depuis des siècles, des millénaires », précise Sue Brunning, conservatrice au British Museum et responsable des objets anciens, interrogée par National Geographic.

Pour les spécialistes, le guerrier enterré dans le bateau tombe pourrait être le roi anglo-saxon Rædwald d’Est-Anglie. Les dates inscrites sur les pièces retrouvées sur le site coïncident avec son règne de 599 et 624 environ.

Qu’est devenu le site aujourd’hui ?

En 2020, pandémie oblige, le site de Sutton Hoo a accueilli beaucoup moins de visiteurs que d’ordinaire. Mais le manager du National Trust, association visant à conserver les monuments et le patrimoine britanniques, Nick Collinson, espère bien voir le nombre augmenter cette année, en partie grâce au film.

« Pour Sutton Hoo, l’opportunité qu’un film comme celui-ci nous donne de développer notre activité entre 2021 et 2022 est vraiment passionnante, a-t-il déclaré à la BBC.  Cela reste l’une des plus grandes découvertes archéologiques de tous les temps et nous sommes impatients d’accueillir à nouveau les gens avec un intérêt renouvelé pour l’un des grands trésors du Suffolk lorsque les restrictions seront assouplies. »

En attendant la réouverture, les passionnés d’histoire peuvent donc se consoler en regardant le film, jugé plutôt fidèle et « merveilleux » par le British Museum.


Extrait de critique de Télérama : “Cette histoire, loin d’être anecdotique à l’aune de la période que nous vivons actuellement, nous dit qu’en s’interrogeant sur la valeur des traces qu’il laisse derrière lui, l’être humain peut s’élever face à la folie contemporaine, faire amende honorable et reconnaître avec humilité son insignifiance, et profiter ainsi de l’instant présent en redonnant du sens au temps. Dans le meilleur des cas, bien entendu…

Simon Stone a fait siennes ces réflexions existentielles, sans jamais rendre son film pompeux. The Dig est un curieux mélo, très anglais dans son économie des mots et des sentiments, mais beaucoup moins classique qu’il n’en a l’air. Il y a une sorte d’élégance déstabilisante dans sa mise en scène qui alterne plans placides, aux cadrages très travaillés, sur une nature souveraine, et caméra portée de manière hésitante, au plus près des corps et des visages, comme pour rappeler l’instabilité du présent.”

Updated/maj. 08-02-2021

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