Suspense des déploiements de James Webb

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On a est quasiment à 48 heures du Jour-J : un lancement de satellite qui selon les humoristes “nous aura volé la fête de Noël” si les conditions météo en altitude au-dessus de Kourou sont au vert.

En attendant, les nuits sont longues pour la centaine de milliers d’ingénieurs, de techniciens et de scientifiques qui ont œuvré pendant des décennies sur ce programme d’une ampleur jamais vue.

Même après tant de vérifications, de calculs confirmés et de d’essais poussés à leurs limites, comment ne pas avoir quelques petits doutes sur la réussite de la mission et sueurs froides lors du décollage.

Quand on considère tous les événements, 344 en nombre, qui doivent intervenir automatiquement ou télécommandés à distance après la séparation d’Ariane, ce sera comme un miracle si tout ce passe bien.

Ainsi le télescope a certes deux ordinateurs de bord, mais tout ses systèmes ne sont pas redondés. Il faut une confiance bien ancrée dans sa tête. Pas uniquement pendant le lancement, bien qu’Ariane 5 ait réussi ses missions une centaine de fois. Mais je ne peux effacer de mes souvenirs le premier vol 501 ou celui de du premier ECA. On était sûr de nous à l’époque mais…

Les séquences du déploiement de James Webb, admirablement détaillées dans les dossier grand public de la NASA et résumées dans la vidéo ci-jointe montrent bien la complexité des étapes. Et cela dès la séparation quand le satellite devra compenser l’impulsion, intentionnellement diminuée par Ariane, allumer ses propres réacteurs pour se mettre sur la bonne trajectoire vers sa destination à 1,5 millions de kilomètres de la Terre.

Un voyage qui durera un mois, avec toutes les séquences de déploiement: de la grande antenne de communication de données avec la Terre, des panneaux de protection multi-couches thermiques, le rabattement en position du miroir secondaire, et celui des deux parties latérales pliées du miroir principal. Dont l’orientation millimétrique de chaque segment sera ajusté par des micro-moteurs.

Le voyage vers la position Lagrange L2 nécessitera également trois corrections de trajectoire, télécommandées depuis la Terre.

Je suis plein d’admiration pour tous les acteurs de cette mission. On peut être fier d’une telle création humaine, de technologies les plus avancées, mais… en la vivant en retraité, humblement, à distance, j’avoue que j’ai eu un rêve il y a une semaine. Pas agréable de se réveiller d’un cauchemar en “voyant” la trajectoire d’une fusée s’incurver vers l’intérieur de la Guyane…

Post-scriptum : pourquoi, pour un tel lancement historique pour Arianespace, ses services de communication n’arrivent-elles pas à un produire un dossier de presse complet avec tous les détails précis du vol? Ou est-ce un manque de transparence intentionnel, comme pour un lancement militaire – je me souviens de Hélios-1. Une absence anachronique qui a été remarquée par bien des experts et commentateurs des lancements spatiaux… Je pencherai plutôt vers une approche de communication principalement axée sur les réseaux sociaux, orienté vers le visuel et les animations, pour l’éclat/buzz et non sur les détails techniques précis qui n’intéresseraient que des spécialistes considérés comme “geeks” non prioritaires. Bon les époques changent…

Ect-ce suffisant ?

Updated/maj. 24-12-2021

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