Starship : L’effroyable bilan carbone

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Publié le 25/4/2023 par la Rédaction du sitemobiwisy.fr

Le 20 avril 2023, Elon Musk et sa société SpaceX ont fait décoller Starship, la fusée la plus grande et polluante de l’histoire.

Les délires de conquête spatiale et d’appropriation de l’orbite terrestre par Elon Musk et SpaceX, afin d’y installer des milliers de satellites commerciaux, ont un impact environnemental gigantesque sur la planète. Et donc sur ses habitants, sa faune et sa flore. Pas sûr que les cris de joie et les applaudissements, comme entendus sur la vidéo fournie par SpaceX, soient appropriés.

Derrière l’ébahissement populaire qui consiste à admirer une grosse fusée haute de 120 mètres et large de 9 mètres viser la lune, il y a surtout l’incohérence schizophrénique de notre société. Jeudi 20 avril 2023, le plus gros engin spatial jamais conçu, SpaceX Starship, a ainsi réussi son envol avant d’exploser 3 minutes plus tard, à 30 000 mètres d’altitude. Par son gigantisme, Starship fait peser une énorme menace sur la planète, et pas seulement les environs de son pas de tir. Et la gronde n’a pas tardé à gagner les États-Unis.

Il faut dire que le projet éveille les interrogations les plus légitimes. Comment SpaceX a pu obtenir l’autorisation de faire décoller sa fusée à proximité immédiate de la réserve naturelle de Boca Chica, à l’extrême sud du Texas ? Il s’agit d’un sanctuaire pour la faune animale parmi la plus menacée de la planète (tortues marines Ridley de Kemp, oiseaux migrateurs, etc.). Comment l’organe fédéral américain qui délivre les autorisations de vol, la FAA (Federal Aviation Administration), a-t-elle pas minimiser l’impact du démarrage, à pleine puissance, des 33 moteurs du lanceur SpaceX ? Pollution sonore, lumineuse, de l’air, tout se conjugue.

Des milliers de tonnes de CO2

Selon les déclarations faites par SpaceX à la FAA, chaque décollage de sa fusée Starship émettrait environ 2683 tonnes de CO2, ainsi que 1,7 tonne de protoxyde d’azote. Un gaz 298 fois plus nocif que le CO2, si bien que le bilan final d’un décollage serait estimé (mais qui croire ?) à 3190 tonnes de CO2. À titre de comparaison, cela équivaut au vol simultané et non-stop d’un Boeing 737 durant 15 jours ! Tout ça pour 3 minutes de vol…

Voilà pour la théorie. Dans la pratique, le scandale grandit aux États-Unis où les répercutions du décollage ont été très grandes, notamment dans la ville de Port Isabel, située à 10 km du pas de tir. La pluie de particules (suie, gaz, carbone noir) qui s’est abattue sur la cité a suscité la panique. La poussière et les débris du pas de tir détruit lors des premières secondes du vol ont été respirées par les habitants, certains ayant dû être pris en charge par les urgences, et la justice saisie.

Plusieurs heures après le décollage, les satellites qui surveillent la planète ont constaté l’accumulation de particules dans l’air jusqu’à 40 kilomètres d’altitude avec des concentrations pouvant endommager durablement la couche d’ozone qui protège la Terre. Autant d’éléments qui doivent être considérés à un moment où SpaceX veut multiplier les lancements de fusées pour assouvir ses envies de tourisme spatial à destination de milliardaires en manque de sensation. Mais aussi exploration de la Lune et de Mars, et de maillage satellitaires autour de la planète pour vendre des transferts de données toujours plus performants afin d’avoir Instagram et TikTok partout avec nous.

Il devient urgent qu’un grand débat mondial s’installe pour réguler le secteur du spatial. Sans quoi, les grands discours culpabilisants pour changer les habitudes de chacun au quotidien ne seront plus écoutés.

Updated/maj. 01-05-2023

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