Nicolaï Greschny à Saint Germain

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Depuis le 16 avril, et jusqu’au 11 juin, la petite église de Saint Germain à Villeneuve sur Lot abrite une impressionnante collection de maquettes de fresques de Nicolaï Greschny. (1912-1985).
 
Ce peintre-fresquiste, né en Estonie, avait dû quitter son pays avec sa famille à cause du bolchevisme, puis quitter l’Allemagne, la Belgique et l’Italie chaque fois poursuivi par le nazisme. Il s’était établi finalement dans le Tarn, à Marsal près d’Albi.
 
Le père de Nicolaï était prêtre catholique mais aux coutumes de l’église orthodoxe. Il était lui-même iconographe et Nicolaï l’avait suivi dans cet art, dessinant à sept ans une locomotive! Après la mort de son père en 1922, sa mère lui offre le “podlinnik”, une sorte de manuel de peinture (technique et iconographie).
 
Nicolaï va suivre de longues études pour devenir prêtre, il termine ses études de théologie, finalement y renonce mais reste très proche de l’église. Près de Marsal, il s’isole dans un hameau en ruines La Maurinié où il construit lui-même une église.
 
Il a participé à la décoration de très nombreuses églises du Sud Ouest, en Midi-Pyrénées et notamment dans le Tarn (Voir ci-dessous à gauche Saint Alban, et à droite St Benoît de Carmaux.)
 
Il a peint plus d’une centaine de fresques. Ce sont 11 “cartons”, ou modèles qui ont servi à la réalisation de tapisseries qui sont exposées à Saint Germain, certains de 3 mètres de haut, et 1 mètre de large. D’un coté illustrant la crucifixion, de l’autre la résurrection.
 
L’église de Saint Germain a été rénovée ces dernières années par plusieurs associations locales, notamment celle Des Trois Clochers. Des membres de l’Association des 5Sites ont participé à leur accrochage. J’imagine les difficultés que le valeureux Franz Aerts a eu pour les attacher bien alignés sur le deux murs latéraux de l’église.
A l’origine, c’est une habitante de Saint Germain, Marie-Christine Ricaut qui par sa famille a fait venir ces œuvres. Elle les a héritées de sa grand-mère, habitante de Castelsarrasin, où Nicolaï Greschny a fait des tapisseries pour son église.
 
Depuis le 16 avril, plusieurs réunions ont eu lieu pour présenter l’artiste, ses fresques et leurs thèmes.
 
J’ai assisté à celle du lundi de Pentecôte. Une belle assistance s’est immergé dans ces illustrations de couleurs éclatantes, crucifixion d’un côté et résurrection de l’autre. Nous avons pu apprendre beaucoup sur cet artiste avec les explications de Marie-Christine Ricaut. Deux chanteurs, Monique et Gaby, ont contribué à la belle ambiance en chantant. Thibaut de la Serre, prêtre de Villeneuve sur Lot a donné ses propres impressions.
 
Le site web consacré à Nicolaï Greschny : https://www.nicolaigreschny.net/
 
Une note personnelle : Je reste abasourdi que l’Association des 5Sites n’ait pas jugé nécessaire d’annoncer, ni sur son site Facebook, ni demandé que je le fasse sur son site web que je gère, une manifestation si exceptionnelle d’autant plus qu’elle se produit dans son berceau associatif de Saint Germain. Je ne l’ai appris que la veille de la réunion de ce lundi de Pentecôte. J’en reste estomaqué tellement c’est incompréhensible.
Marie-Christine Ricaut. Je ne l'avais jamais rencontrée et en lui parlant pour la première fois j'ai appris qu'elle connaissait mon frère Lawrence et lui avait, autrefois, acheté des iris. La vie est pleine de surprises.
Nicolaï Greschny dans son atelier à La Maurinié. Geschny a cherché la solitude, se consacrant à son œuvre et n'a jamais cherché la célébrité. En entendant cela, ma Paulette et moi pensions à mon grand-père - contemporain des grands figures de son époque - Picasso, Modigliani, Kisling, Bonnard - qui a refusé de peindre à la commande et fuyait le monde du commerce de l'art.

Updated/maj. 30-05-2023

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