L’histoire de ma femme

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L’Histoire de ma femme: le déshonneur d’un capitaine

Le Figaro, publié le 15/03/2022 – Film vu le 4/3/2023 – Très beau et réflexion sur la complexité des rapports entre les hommes et les femmes. Léa Seydoux est SUPERBE!

Dans cette puissante adaptation de L’Histoire de ma femme, Gijs Naber et Léa Seydoux incarnent un couple passionnel dont le duel amoureux est irrigué par une beauté romanesque. Film présenté à Cannes 2021.

On parie? Jakob épousera la première femme à entrer dans ce café. Son copain hausse les épaules. Son scepticisme ne durera pas: après une fausse alerte, Léa Seydoux pousse la porte. Le capitaine de navire lui demande sa main. Elle est d’accord. Telles étaient les rencontres, dans les pays nordiques, au cours des années 1920. Lizzy, c’est quelque chose. Cette Française pourrait sortir d’un roman de Fitzgerald, avec son sourire en Technicolor, sa chevelure auburn, et l’air de celle qui en a vu d’autres. Banco. L’avenir ne lui fait pas peur. Il faut la voir danser le fox-trot – un tourbillon de sensualité. Jakob en reste bouche bée. Il n’est pas au bout de ses surprises.

Est-ce bien prudent de partir en mer pour de longues périodes dans ces conditions? Là, il est chez lui. Il lui faut l’océan, l’horizon, les étoiles. À terre, sa maladresse saute aux yeux. Elle le dessert. Quel balourd! Toujours à soupçonner son épouse des pires infidélités. Elle devrait se demander pourquoi ses hommes le respectent, admirer son courage et son professionnalisme à bord. Il n’y a que lui pour sauver un bâtiment en flammes, dompter les éléments et la météo. À Paris et à Hambourg, il est comme l’albatros de Baudelaire. Les brasseries, les salons se transforment en enfer capitonné. C’est un enfer qu’il se construit lui-même.

L’Obs: critique du 16/3/2022 – écrit par Xavier Leherpeur

Après « Corps et âmes », ours d’or inattendu et discutable reçu en 2017, la cinéaste hongroise persiste dans la voie d’un cinéma esthétique et évaporé, aux confins du travail d’antiquaire. Dans cette adaptation d’un roman de 1942, tout est à sa place, du moindre bouton de corset aux tasses à café, quand débute cette histoire d’amour. Un capitaine au long cours fait le pari d’épouser la première femme qui franchira le seuil de l’établissement. Début d’une passion qui ne résistera ni aux doutes d’un mari souvent absent ni au désir d’émancipation de sa nouvelle épouse. Même si la longueur (près de trois heures) est injustifiée, le film montre bien, lorsque survient l’amant potentiel, la perversité et l’ambiguïté étouffante du ménage à trois en devenir. Le style faussement étriqué est une métaphore de la morale de l’époque. 

Updated/maj. 05-03-2023

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