Le lancement d’une génération

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En principe le 22 décembre, des milliers de techniciens, scientifiques du monde entier vont suivre avec inquiétude, probablement dissimulée, le départ d’un de satellites scientifiques les plus importants jamais construits.

Le James Webb Space Telescope (JWST) sera sous la coiffe d’une Ariane 5 en version ECA la plus puissante, qui n’aura jamais emporté une charge utile de cette importance, le plus grand télescope jamais lancé. Un instrument de 6200 kg, 8 mètres de haut, qui aura couté 7,5 milliards d’euros.

Le début des études sur le successeur du télescope spatial Hubble ont commencé un an avant que ce dernier fut lancé en 1990.

Un projet conjoint de la NASA, l’agence Spatiale Canadienne et l’Agence Spatiale Européenne, l’ESA et Arianespace à qui on a confié le lancement depuis Kourou.

Un responsable et ami de la division lancements de l’ESA, Daniel de Chambure (ayant travaillé sur un autre grand télescope spatiale XMM-Newton) a déclaré que « pour l’Europe ce lancement est une des plus grandes aventures du 21ème siècle, et pour Ariane 5, le lancement d’une génération ».

Les observations de « Webb » d’une mission primaire nominale de 5 ans et demi, poursuivra et surpassera les découvertes, elle-mêmes déjà historiques et grandioses, dans des longueurs d’ondes plus longues que Hubble, dans le domaine infrarouge. Il pourra apercevoir les toutes premières étoiles à éclairer l’Univers, lointaines de plus de 13,5 milliards d’années.

Pour cela, on a conçu, non sans difficultés et beaucoup de retards dans le développement, un instrument extraordinaire. Le télescope est équipé d’un miroir doré de 6,50m de diamètre, comparé au 2,4m de Hubble. Placé à une position fixe, au Point de Lagrange #2, à 1,6 million de kilomètres de la Terre, le télescope sera protégé par un pare-soleil, bouclier thermique gigantesque en plusieurs couches, d’une surface de 22 m sur 12 m, la taille d’un court de tennis.

L'équipe projet du centre de vol spatial Goddard devant une maquette à l'échelle 1 en 2005.
Schéma de la position de Webb, non à l'échelle

Comme la coiffe d’Ariane 5 ne peut recevoir des charges utiles de plus de 5 mètres de diamètre, Webb partira tout plié. Il y aura 344 séquences critiques de déploiement sur 14 jours après le lancement qui doivent se dérouler sans faille si l’observatoire doit remplir sa mission. Mike Menzel, ingénieur systèmes su satellite à la NASA raconte « que lorsque j’ai commencé à travaillé dans le spatial il y a 40 ans, on disait que les déploiements en orbite étaient absolument à éviter. Avec Webb on en aura jamais fait autant. »

Cela qui explique les semaines de préparations minutieuses du satellite dans les salles blanches de Kourou avant qu’il ne soit installé sur le lanceur. D’ailleurs lors d’une manœuvre on a craint que le satellite ait subi un choc, l’ensemble entier fut vérifier, et cela a entrainé un retard dans la date du lancement.

 

Le satellite a été approvisionné en 238 litres d’ergols, et sera bientôt placé dans sa coiffe au sommet du lanceur. Si rien ne perturbe le calendrier, l’envol est fixé pour le 22 décembre, à 13h20 heure de Paris. On peut en être sûr: tous les médias à travers le monde vont suivre cela en directe. En croisant les doigts.

[Images sources: NASA et ESA/CSG Centre optique]

Updated/maj. 17-12-2021

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