Le cauchemar du Brexit

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Un documentaire à la télévision anglaise faisait ces jours-ci un point sur la création à travers le monde de murs érigés pour séparer des communautés.… Berlin, enclave de Melilla au Maroc, barrières pendant les troubles entre communautés en Irlande du Nord, et le mur de Donald Trump.

Mais un mur n’a pas besoin d’être une séparation physique. Impossible en constant les causes et conséquences de tels murs ne ne pas penser que le Brexit en est un aussi. Depuis le référendum de 2016 qui cherchait à trouver un consensus dans un pays divisé sur l’appartenance à l’Europe, plus de deux ans de négociations n’ont fait qu’illustrer la folie d’un tel départ, de mettre en évidence toutes les contradictions économiques sociales et politiques – sur lesquels les anti-Européens avaient menti lors de la campagne.

Aujourd’hui vendredi 8 mars la Première Ministre Theresa May – qui s’est elle donné le droit de changer d’avis après le vote de 2016, mais qui refuse (en incantant le « respect de la démocratie ») cette possibilité avec un nouveau référendum que la population ait aussi pu changer d’avis, va « appeler l’Europe à faire des concessions. » Un discours largement interprété comme aveu que les discussion à Bruxelles n’ont en vérité pas abouti, et que mardi 12 février prochain « son plan » proposé à la Chambre des Communes sera très largement le même que celui massivement rejeté en janvier.

Selon les commentateurs politiques à Westminster, ce ‘plan-bis’ risque bien d’être à nouveau rejeté. Mercredi les députés seront donc appelés à voter sur la sortie de l’Europe le 29 mars sans un accord. Ce qui sera également rejeté. Le jour suivant, ils voteront alors sur un report de la date de Brexit, ce que Theresa May a constamment refusé.

Sur ce point elle a raison, cela ne réglera rien. Et compliquera la situation car l’Europe, qui doit donner son accord pour un tel report, a déjà déclaré qu’il faudrait une « raison valable », et qu’un délai supplémentaire de simplement quelques mois ne le serait pas. Certains pays Européens suggèrent même un report de deux ans minimum. Ce qui enragera les pro-Brexit les plus ardents.

Le chaos déjà engendré par ce « mur » d’isolationnisme, de désir « d’indépendance » qui est largement de nature émotionnelle et irraisonnée, n’est rien comparé au sort pitoyable réservé à la Grande Bretagne APRES la sortie de l’Europe. Les difficultés pour l’Europe également sont graves. On comprend aisément que le négociateur Michel Barnier ait la tête plongée entre ses mains, qu’il soit fatigué, épuisé par ce pays longtemps respecté pour sa grandeur, aujourd’hui enseveli dans un cauchemar. Fatigué par cette femme obstinée, refusant, elle, le compromis qu’elle réclame à l’Europe.

Ériger un mur sans briques n’est pas facile. Et dans 40-50 ans les Britanniques s’apercevront à quel point cela aura été un désastre. La semaine qui vient promet d’être décisive.

Updated/maj. 08-03-2019

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