Josephine Baker

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Le casier à disques des Fourniers

De mes souvenirs les plus lointains, je me rappelle le salon / salle à manger de mes grands parents à Fontainebleau. Ils étaient toujours très contents de recevoir leurs petits enfants “britanniques”. C’était très souvent la fête avec également mon oncle Blaise.

Je me souveins encore la position des tableaux, décorations et meubles dans cette pièce. Notamment du petit classeur en bois avec sa porte coulissante, un casier à disques dont j’ai hérité et qui est aujourd’hui chez nous au Trescols.

 

C’est de ce trésor de disques que Gaby ou Blaise tirait en fin de repas un disque de jazz, de blues ou de chanson française.

C’est ainsi que très jeune, dans ma première dizaine, je faisais connaissance avec Louis Armstrong, Thelonious Monk, Miles Davis, John Lee Hooker, Zizi Jeanmaire et aussi… et j’en parle aujourd’hui, lors de son entrée au Pantheon, de Joséphine Baker. Hommage donc, avec ce souvenir et un article de Télérama.

[Photos Télérama-Getty

Article de Télérama

Le 9 avril 1975, Joséphine Baker éblouit le Tout-Paris, dans un spectacle à Bobino qui sera son dernier : la grande dame s’éteindra quelques jours plus tard, à 68 ans. Récit d’une soirée mémorable alors que l’artiste et militante entrera au Panthéon le 30 novembre.

Les quelques mots occupent une bonne moitié de la page. « Joséphine Baker sait [sait est souligné]. Elle sait chanter, danser et parler. Et le tout avec beauté, humour et générosité. Le terme un peu galvaudé de « grande dame » retrouve enfin son sens, avec elle. » De la même écriture nerveuse, un nom se détache : Françoise Sagan.

 

Parmi d’autres textes, signés Ionesco, François Billetdoux, Tino Rossi, celui-ci a été reproduit dans le programme distribué à l’entrée de Bobino. Et il y a foule, devant le music-hall de la bien-nommée rue de la Gaîté : à bientôt 69 ans, alors qu’on la pensait perdue pour la scène, Joséphine Baker est à l’affiche.

Hier, 8 avril 1975, le Tout-Paris se pressait à la première : Alain Delon, Sophia Loren, Grace de Monaco, Mireille Darc, Mick Jagger, Jeanne Moreau, Pierre Balmain… Qui démentirait Sagan ? Oui, on en a soupé des « grandes dames », on a même tellement abusé du qualificatif qu’on a fini par le rapetisser. Mais cette femme-là lui redonne tout son lustre. Grande, Joséphine Baker l’est par son talent, ses audaces, sa générosité, sa dinguerie douce, parfois furieuse.

Grâce de Monaco, une mécène, une amie

Et sa vie entière, aventure folle et tellement plus admirable que ce à quoi on la réduit trop souvent aujourd’hui : une chanson, J’ai deux amours, et une image vieille d’un siècle, une femme noire quasi nue, portant une ceinture de bananes… Car si Joséphine endossa les clichés d’un pays alors fier de ses colonies, ce fut pour mieux les envoyer valser au rythme fougueux de ses déhanchements.

Le spectacle raconte cela, entre autres, dans une suite de tableaux chantés et parlés. Il ne fut pas simple à monter. À son âge, avec sa réputation d’artiste exigeante – voire difficile –, ses problèmes de santé – dont des malaises cardiaques à répétition –, son sens très approximatif des contraintes matérielles – qui l’a conduite à la banqueroute –, et des modes musicales qui ont bien changé depuis ses premiers succès, les producteurs ne se sont pas précipités. Les assureurs ont passé leur tour.

Updated/maj. 30-11-2021

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