Icare s’était fabriqué des ailes comme des oiseaux, confectionnées avec de la cire et des plumes. Malgré les mises en garde, il s’élance. En prenant de l’altitude, la chaleur du soleil fait fondre ses ailes, et il est précipité, noyé dans la mer.
La sonde de la NASA, lancé ce matin du Cap Canaveral, est, elle, bien plus robuste, car elle va quasiment ‘toucher’ le Soleil. C’est une fusée Delta 4 Heavy surpuissante qui a lancé cet engin d’exploration totalement inédit.
Le Soleil est à près de 150 millions de kilomètres de la Terre. La mission de la Parker Solar Probe est de se mettre en orbite à seulement 6 millions de kilomètres de la surface du notre astre, et d’analyser la météo solaire. La sonde surfera pendant sept ans dans la couronne solaire. Là où les températures peuvent atteindre quelques millions de degrés, des centaines de fois plus élevées qu’à la surface du Soleil. Un phénomène totalement inexpliqué.
Aucune sonde n’aura voyagé aussi vite et été si près du Soleil. Derrière 10 centimètres d’un bouclier thermique en matériaux composites pour résister à 1400 degrés, plus chaud que de lava incandescente, ses 4 instruments et toute l’avionique de la sonde fonctionneront à 30 degrés. Des panneaux solaires se cacheront derrière le bouclier lors des passages les plus proches du Soleil.
La mission fera la joie du scientifique Eugene Parker, aujourd’hui âgé de 91 ans, qui prédit le premier, en 1958, l’existence d’un vent solaire. « Nous partons dans un territoire vierge, nous aurons des surprises, mais nous espérons surtout comprendre ce paradoxe : en s’éloignant de cette source de chaleur, pourquoi la température augmente autant. »
Updated/maj. 12-08-2018
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