“En direct de l’Elysée”: Sarkozy revient à une communication plus classique

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Après un début de mandat marqué par une “mise en scène de lui-même”, Nicolas Sarkozy revient jeudi à une communication plus classique avec l’émission “En direct de l’Elysée” au cours de laquelle il sera interviewé par cinq journalistes, selon des sociologues interrogés par l’AFP.

L’émission de 90 minutes sera diffusée en direct à partir de 20H15 sur TF1 et France 2 depuis la salle des fêtes de l’Elysée. Elle sera présentée par les deux présentateurs du 20H00 Patrick Poivre-d’Arvor (TF1) et David Pujadas (France 2). Le président sera également interrogé par Véronique Auger (France 3), Yves Calvi (France 2/France 5) et Vincent Hervouët (LCI). Pour Arnaud Mercier, professeur de Communication politique à l’université de Metz, le format de l’émission est classique: “Nicolas Sarkozy a été en rupture au début, avec toutes ses mises en scène de lui-même sur un mode résolument nouveau, avec le refus de la traditionnelle interview du 14 juillet, et au contraire, là, il rentre un peu dans le moule, il se présidentialise”. “Les coups de bâton qu’il a reçus l’obligent à redevenir plus traditionnel”, estime-t-il. Pour le sociologue Denis Muzet, “avec une heure et demie d’interview, une durée assez longue, le président montre sa volonté de prendre son temps”, estime-t-il jugeant que depuis son arrivée à l’Elysée “il y a eu un manque d’explication des réformes”. Nicolas Sarkozy, “l’ex-avocat, l’excellent rhéteur, va essayer de retrouver le souffle de la campagne présidentielle et recoller avec une opinion distante voire fâchée.(…) Il va avoir l’occasion de passer en revue tous les grands thèmes et de donner la priorité à l’explication”, estime le directeur de l’Institut Médiascopie, co-auteur du livre “Téléprésident, essai sur un pouvoir médiatique”. Selon l’Elysée, Patrick Poivre-d’Arvor et David Pujadas, à la gauche du président, cadreront d’abord l’émission. Ils reprendront la parole à la fin pour des questions de politique intérieure, pendant une dizaine de minutes. A la droite de Nicolas Sarkozy, se succèderont Véronique Auger pour l’économie et le social, Yves Calvi sur les questions de société, et Vincent Hervouët sur l’international. Ce dernier, présentateur du Journal du Monde sur LCI, a indiqué à l’AFP qu’il serait question de l’énergie et qu’il souhaitait aborder, “s’il y a suffisamment de temps”, les grandes questions d’actualité à commencer par la Chine, les relations avec les Etats-Unis, le Moyen-Orient ou les questions de défense. C’est la première fois que M. Hervouët, qui a interviewé à plusieurs reprises des chefs d’Etat étrangers, est sollicité pour interroger le président de la République. Pour Denis Muzet, “le fait de voir de nouveaux journalistes, qui sont connus, comme Yves Calvi, pour leur impertinence (…), c’est une manière de dire que le président est à l’écoute, qu’il accepte la critique”. “Si l’échange est bon (…) avec du mordant du côté des journalistes mais en même temps dans une bonne ambiance, (…), on va déduire que le président a réussi à relever le défi”, estime-t-il. Parmi les journalistes choisis, “il y a des profils plus impertinents”, approuve Arnaud Mercier. “Mais reste à savoir s’ils rentreront dans les rangs au moment de l’interview”, lance-t-il. Outre le président et les journalistes, il y aura une quarantaine de personnes sur le plateau, des salariés de l’Elysée toutes catégories confondues. En revanche, aucun ministre ne devrait être présent.
AFP 22.04.08 | 17h42

Updated/maj. 23-04-2008

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