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Sir Hermann Bondi, mathématicien et cosmologiste britannique

LE MONDE | 16.09.05 | 13h45 • Mis à jour le 16.09.05 | 13h45

Le mathématicien et cosmologiste britannique d’origine autrichienne Hermann Bondi est mort, samedi 10 septembre, à Cambridge. Il était âgé de 85 ans.

Né le 1er novembre 1919 à Vienne, Hermann Bondi rejoint très jeune la Grande-Bretagne, où il débarque en 1937. Trois ans plus tard, il obtient au Trinity College de Cambridge un diplôme en mathématique, discipline où il brillait déjà dès l’âge de 12 ans.

Son statut d’immigrant le conduit, au seuil de la guerre, à être interné dans un camp et envoyé ensuite au Canada. A cette occasion, il rencontre un autre cosmologiste, Thomas Gold, avec qui il bâtira, en association avec l’astrophysicien Fred Hoyle, une théorie de l’Univers qui fera grand bruit.

En 1942, le gouvernement britannique, conscient de ses capacités scientifiques, l’autorise à rentrer en Grande-Bretagne pour servir les forces armées dans le domaine des transmissions. C’est alors qu’Hermann Bondi rencontre Fred Hoyle, qui travaille sur les radars. Dans le même temps, il rejoint Trinity et commence à publier des articles scientifiques sur l’électromagnétisme, la couronne solaire et la géophysique.

Mais le travail qui le fait connaître est un édifice théorique construit avec Fred Hoyle et Thomas Gold et présenté à la communauté scientifique en 1948. Leur modèle de l’Univers stationnaire est alors en contradiction complète avec celui dit du Big Bang d’un Univers en expansion né d’une gigantesque explosion à partir d’une singularité minuscule.

CONTRE LES ARMES NUCLÉAIRES

Or le modèle stationnaire suppose que l’Univers est homogène – c’est-à-dire identique en tous lieux ¬ – et isotrope – donc identique dans toutes les directions. Seul problème, l’expansion entraîne une diminution de la densité de l’Univers, et donc une perte de son isotropie et de son homogénéité. Les trois chercheurs contournent ce problème en supposant que ces variations sont compensées par une création continue de matière.

Cette thèse sera balayée en 1965 par la découverte d’Arno Penzias et Robert Wilson de la trace d’un rayonnement fossile témoignant du Big Bang.

A cette époque, Hermann Bondi a déjà changé de cap et s’est plutôt orienté vers les grands organismes et le conseil scientifique. C’est ainsi qu’il participe activement, dès 1967, aux premiers pas de l’Europe spatiale au sein de l’ESRO (European Space Research Organisation), dont il sera le directeur général.

En 1971, il devient conseiller scientifique du ministère de la défense, puis du ministère de l’énergie, avant de rejoindre la United Kingdom Atomic Energy Authority.

En 1980, il est nommé président du Natural Environnement Research Council (NERC) avant de retrouver les plaisirs de la vie universitaire à Cambridge.

Membre actif du mouvement des conférences Pugwash animé par Joseph Rotblat, Prix Nobel de la paix 1995, mort le 31 août (Le Monde du 3 septembre) en faveur du désarmement nucléaire, Hermann Bondi avait été anobli par la reine Elizabeth II, en 1973.

Jean-François Augereau

Article paru dans l’édition du 17.09.05

BBC NEWS Black hole scientist Bondi dies

Updated/maj. 18-09-2005

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