Crash cosmique

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Le 12 novembre 2014 l’atterrisseur Philae de la sonde Européenne Rosetta s’était posé après quelques rebonds sur la comète 67P/Churyumov–Gerasimenko. C’était une première! Aujourd’hui, dans la nuit de lundi, aura lieu une rencontre, bien moins douce avec un astéroïde : la sonde DART (flèchette en anglais) de la NASA et mené par l’Université John Hopkins va s’écraser à une vitesse de près de 22,000 km/heure sur un astéroïde, Dimorphos. La sonde d’un poid de 600kg sera détruite et l’astéroïde sera peut-être déviée de son orbite. C’est le but principal de ce crash cosmique qui sera observé de près par un tout petit satellite, LICIACube.

Daigramme de la BBC

L’astéroïde dénommé 65803 (1996 GT) est une système binaire, qui comprend un astéroïde principal Didymos, large de 780 mètres, et son compagnon, la petite “lune” Dimorphos de 160 mètres qui lui tourne autour toutes les 12 heures à une distance de seulement 730 mètres. Au moment de l’impact l’ensemble sera au plus proche de la Terre à moins de 6,7 millions de kilomètres.

L’approche de DART sur sa cible, de front pour le maximum d’impact, sera assurée par une technologie anti-missile et filmée par sa propre caméra de navigation qui bien sûr sera détruite. L’événement sera observé depuis la Terre, mais surtout de très près par le minuscule satellite LICIACube de 14 kg., construit par Argotec, une entreprise Italienne. Il passera 2 minutes après l’impact à 55km de Dimorphos, et ses deux caméras photographieront le résultat de la rencontre.

L’objectif de cette expérience rentre dans un cadre de défense planétaire. Il est de voir si l’on peut dévier la trajectoire d’un objet céleste qui se dirigerait vers la Terre. Dans ce cas il n’y a aucun danger. Mais un objet de la taille de Dimorphos pourrait exploser avec une énergie plusieurs fois supérieure à celle d’une bombe nucléaire classique, dévastant des zones habitées et faisant des dizaines de milliers de victimes. Un objet d’un diamètre de 300 mètres pourraient détruire des continents entiers, tandis que ceux d’un diamètre supérieur à 1 kilomètre auraient des effets planétaires.

L’orbite de Dimorphos la fait passer devant Didymos et la durée de transit de diminution de la lumière du système binaire peut être mesurée et de cela la déviation de son orbite. On estime que la période orbitale pourrait être diminué de quelques minutes. Mais la rencontre destructive aura également un intérêt scientifique.

L’horaire de l’impact heure de Paris:

01:14 dans la nuit de lundi 26 à mardi 27 septembre.

Retransmission en direct prévu sur NASA TV

notamment l’approche finale vue par la camera DRACO abord de la sonde:

https://www.youtube.com/watch?v=-6Z1E0mW2ag

L’astéroïde a probablement une forme allongée. L’impact pourra créer un cratère plus ou moins grand selon sa composition qui serait une agglomération de matière.

L’observation depuis la Terre, et les images renvoyées par LUCICube devraient permettre de mieux cerner les caractéristiques de cet astéroïde selon la taille du cratère créé et l’analyse de ce ce qui en éjecté. Une simulation ci-contre a été produite par le Lawrence Livermore National Laboratory qui participe à la mission.

La mission DART contribue donc également à l’étude de ces objets. Tout comme les satellites LUCY, Osiris-Rex et Hayabusa-2. Et dans ce cadre est un digne successeur de Rosetta.

Sources : Conférences de presse avant l’impact de la NASA, documents et illustrations de la NASA, du John Hopkins University, du Laboratoire National Lawrence Livermore et diagramme de la BBC. Remerciement également à ma ancienne consœur Emily Lakadawalla et son article dans Sky & Telescope.

Pensée (profonde?) de fin: On peut mieux apprécier l’importance de cet évènement si l’on considère qu’en changeant l’orbite d’un objet céleste l’humanité est entrain de modifier l’Univers. DART nous propulse, en sorte, dans une nouvelle civilisation.

Updated/maj. 25-09-2022

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