Adults in the room – Costa-Gavras

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Film vu ce 13 août 2020 sur Canal+ – Critique de Télérama

La nuit a envahi Athènes depuis plusieurs heures déjà en ce début d’automne, lorsqu’une petite troupe sort du cinéma Odéon, en plein centre de la capitale grecque. Les spectateurs viennent de visionner le dernier film de Costa-Gavras, Adults in the Room, qui sort en France ce mercredi 6 novembre. Le scénario est tiré du livre Conversations entre adultes, de Yanis Varoufakis, ministre grec des Finances de janvier à juillet 2015. Dans ce pavé, Varoufakis dévoile les coulisses de l’Union européenne, rapporte les discussions dans les conclaves de l’Eurogroupe, analyse les rapports de forces entre les différentes institutions impliquées dans la gestion de la « crise grecque ». Autant d’éléments dont le plus politique des réalisateurs grecs s’est emparé pour ce film. Le premier sur son pays de naissance depuis Z, sorti en pleine dictature des colonels, il y a cinquante ans.

Devant l’Odéon, Anastasia livre son avis à chaud : « Ce n’est pas le meilleur film de Costa-Gavras, mais il est utile. Pour les jeunes, c’est un témoignage clé sur cette période dramatique de l’histoire du pays. » Proche de Syriza, le parti dirigé par Alexis Tsipras, la quinquagénaire poursuit : « Alexis Tsipras n’est pas présenté comme il est réellement… » Pour elle, l’acteur manquerait de charisme, contrairement au chef du parti dont elle défend les couleurs. « Mais j’ai pleuré en revoyant ce que nous avons vécu ! »

Retour en arrière : le 25 janvier 2015, les Grecs accordent la majorité parlementaire à Syriza, acronyme de « coalition de la gauche radicale ». À 39 ans, Alexis Tsipras devient Premier ministre et hérite d’un pays sous tutelle de ses créanciers, une dépendance dont il promet de se défaire. Mais au fur et à mesure des négociations, c’est l’impasse. « C’était humiliant pour nous, dégradant. Personne n’est jamais venu voir ce que nous pensions, comment nous vivions… », se souvient Maria, une autre spectatrice. Six mois passent jusqu’à ce qu’Alexis Tsipras, pour tenter de sortir du blocage, enclenche un référendum. Les Grecs votent non aux mesures d’austérité proposées par l’Europe, mais une semaine après, Alexis Tsipras se résout à les accepter pour signer un nouvel accord de prêt…

Costa-Gavras n’a pas attendu ce moment tragique pour imaginer se lancer dans un film sur la crise grecque. « À la fin de l’année 2007, explique-t-il, je participais à un dîner avec l’ambassadeur de Grèce à Chypre. Il m’a alors dit que le pays courait droit à la catastrophe. Il m’a expliqué exactement ce qui allait se passer dans les années à venir. Je ne voulais pas le croire. Mais un an après, tout a commencé. » La spirale infernale de l’endettement et de la récession dans laquelle la Grèce est plongée, les manifestations violemment réprimées… Le réalisateur suit l’actualité, accumule les articles.

Il fait la connaissance d’Alexis Tsipras en mai 2014, y voit une chance pour la gauche. Avant la désillusion. C’est finalement la rencontre avec Yanis Varoufakis, quand celui-ci a déjà démissionné du gouvernement, qui donnera l’envie à Costa-Gavras de se remettre à une nouvelle fiction. « Yanis Varoufakis m’a montré ses notes, il m’a fait écouter des enregistrements… Et il m’a confié qu’il écrivait un livre. Immédiatement, je lui ai répondu qu’il m’intéressait pour une adaptation au cinéma. Il a alors commencé à me l’envoyer chapitre par chapitre. C’est ainsi que toute l’histoire s’est formée. »

L’ex-ministre des Finances reste une personnalité controversée dans son pays, comme sur la scène européenne. Si controversée que les rares réactions de la classe politique grecque au film se concentrent essentiellement sur ce parti pris de « coller » à la version des faits livrée par Yanis Varoufakis. L’ancienne présidente de la Vouli (le Parlement), Zoé Konstantopoulou, a écrit une lettre ouverte à Costa-Gavras. Elle déplore que le réalisateur ait adopté « intégralement le récit (véritablement le scénario) d’un homme » qui « se comportait au moins de manière irresponsable et inconsciente dans la gestion de la négociation, la traitant comme une affaire personnelle ».

Alexis Tsipras, lui, s’est contenté de déclarer, en septembre, avant d’avoir vu Adults in the Room : « Bien entendu, j’irai voir le film d’un des plus grands réalisateurs grecs. Ceux d’entre nous qui avons déjà lu le livre savons ce que nous verrons. Le livre de Varoufakis se réfère à des événements critiques avec une approche égocentrique : 30% de ce qu’il présente correspondent à des faits réels, 30% à une approche biaisée, 30% à de la fiction. »

Du côté des médias, on prend un peu les mêmes pincettes avec la vision du réalisateur : pour iEfimerida, plutôt de droite, « la crise et la tragédie du peuple grec […] sont finalement laissées de côté pour laisser la place à une hagiographie de Varoufakis ». Proche de l’actuel gouvernement, également de droite, le journal Kathimerini explique : « Le film est fait beaucoup plus pour les étrangers que pour les Grecs qui le verront. »

« J’ai essayé de faire comprendre un certain mépris qu’une certaine Europe a pour le monde politique grec… pour ne pas dire pour les Grecs », rétorque Costa-Gavras. Si l’on en croit Nikos, croisé à la sortie du cinéma, ce pari-là est gagné, au moins chez une partie des spectateurs : « Avec ce film, la façon dont les négociations se sont déroulées en 2015 est enfin devenue claire. »

Commentaire d’une amie en Grèce, Parina

I haven’t actually seen the film but I have indeed read the book and since there was very close collaboration between Varoufakis and Gavras I would imagine it remains true to the book. Now as to the ignominious capitulation by Tsipras. I also literally cried. When the referendum was held just about everybody who ever was anybody, from the ex PMs Simitis AND Karamanlls (who never bothered to make any statements or anything else), including ALL the Press (except the far left) were out condemning a No vote and telling us it would be the end of the world and that little green men would start falling out of the sky if we did vote No. For all that there resulted ina 61% No vote. Which Tsipras just ignored. (Aside: When the Brexit result was announced, there was a wonderful cartoon of Cameron phoning Tsipras and asking him desperately, What do I do now?) Now, the whole debt crisis began when Debt to GDP had climbed to 120%. For all the hardship and so called reforms (which only means dismantling of welfare and abolition of labour laws) the ratio has soared to over 180% and is growung. Nevertheless the EE,, gvts and pundits ALL congratulate themselves on their great success!Meanwhile Varoufakis has been vilified, subjected to character assassination and ridiculed, But his party DID get into Parliament. And for all his pains to stick to the austerity perscriptio and how, Tsipras lost to the Right wing conservative party for having done everything they did not manage to do. As a result we now have a gvernment by the party that squandered the country’s wealth, took enormous bribes for armamnets dealsm and pharmaceuticals and prosecutors are being victimised for their pains in exposing them.In a word the economy was hit disastrously, taxation remains exorbitant, Our best and brightest have emigrated (doctors, engineers etc) the troika progamme heled save the German and French Banks but ruined our economy and destroyed our will to react and to beliee that There Is no Alternative!Not a happy picture at all! But thanks so much for taking an interest. It does give one hope that perhaps something will take a turn for the better at some point!

Updated/maj. 19-08-2020

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